Bisphénol A : l’Anses recommande de protéger les enfants et les femmes enceintes

Dans le cadre des travaux d’évaluation des risques liés au bisphénol A, l’Anses publie aujourd’hui deux rapports : l’un relatif aux effets sanitaires du bisphénol A, l’autre à ses usages. L’agence sanitaire considère disposer de suffisamment d’éléments scientifiques pour identifier, dès à présent, que l’objectif prioritaire consiste à réduire les expositions au bisphénol A des populations les plus sensibles.
Sur la base de l’analyse de l’ensemble de la littérature scientifique disponible, le groupe d’experts de l’Anses a conclu à l’existence d’effets avérés chez l’animal (effets sur la reproduction, effets sur la glande mammaire, effets sur le métabolisme, le cerveau et le comportement) et d’autres, suspectés chez l’homme (effets sur la reproduction et sur le métabolisme des sucres et des graisses, pathologies cardiovasculaires).
Ces effets sont mis en évidence à des doses notablement inférieures aux doses de référence utilisées à des fins réglementaires et plus particulièrement lors de certaines périodes de la vie correspondant à des périodes de susceptibilité aux effets du bisphénol A (grossesse, périodes pré et postnatale).
Concernant les usages, l’Anses constate une très grande diversité de secteurs industriels déclarant une utilisation du bisphénol A. La production de plastique de type polycarbonate constitue une part majoritaire de son utilisation, sachant qu’une autre part importante sert à la synthèse de résines époxydes, notamment utilisées dans des matériaux au contact des denrées alimentaires.

L’objectif prioritaire consiste à réduire les expositions

Les travaux de l’Agence se poursuivent pour évaluer les expositions humaines alimentaires et environnementales et caractériser les risques sanitaires du bisphénol A, ainsi que les risques liés aux autres substances potentiellement perturbatrices endocriniennes. La complexité et l’ampleur des questions posées conduisent à inscrire ces travaux d’expertise dans la durée. Néanmoins, l’Anses considère disposer de suffisamment d’éléments scientifiques pour identifier, dès à présent, que l’objectif prioritaire consiste à réduire les expositions au bisphénol A des populations les plus sensibles. Cet objectif passe par la substitution des usages du bisphénol A dans les articles qui leur sont destinés (matériaux au contact des denrées alimentaires, jouets, articles de puériculture, etc.) en recourant à des substances ou technologies alternatives dont l’innocuité est démontrée.
Dans ce cadre et en parallèle à la poursuite de ses travaux, l’Agence lance un appel à contributions, afin de recueillir, d’une part, des commentaires sur le contenu et les suites de ses travaux et d’autre part, toute donnée scientifique concernant, notamment, les produits de substitution disponibles ainsi que les données relatives à leur innocuité et leur efficacité. Cet appel à contribution est ouvert jusqu’au 30 novembre 2011, les informations qu’il permettra d’obtenir seront rendues publiques et feront l’objet d’une analyse détaillée par l’Agence dans le cadre de l’élaboration de ses recommandations qui seront publiées début 2012.
Pour en savoir plus
> Les rapports “Effets sanitaires du bisphénol A” et “Connaissances relatives aux usages du bisphénol A”
Source : Anses