Lutte contre le suicide: une prévention accrue en direction des populations vulnérables

Le 10 septembre 2011 s’est tenue la Journée mondiale de prévention du suicide. À cette occasion, un nouveau programme national d’actions 2011-2014 a vu le jour. Ce plan interministériel (1)  prévoit un suivi amélioré des personnes vulnérables. Doté d’un budget de 15 millions d’euros sur trois ans, il comporte 49 mesures.
Ces actions s’inscrivent dans la continuité du Plan psychiatrie et santé mentale (2005-2008) et de la Stratégie nationale d’actions face au suicide (2000-2005). Elles répondent à un enjeu sanitaire essentiel : en 2008, 10 571 personnes se sont donné la mort en France.
Un enjeu majeur de santé publique
Chaque année, 200 000 personnes tentent de mettre fin à leurs jours. Le suicide constitue aujourd’hui la première cause de mortalité des 25-34 ans et la seconde chez les 15-24 ans. Si le phénomène touche davantage les femmes, les victimes sont majoritairement des hommes. Par ailleurs, certaines catégories de population (personnes âgées ou handicapées, jeunes adultes, détenus) sont plus concernées que les autres.
Le plan national 2011-2014 accentue les efforts déjà engagés, à travers la mobilisation de six ministères1. Au niveau local, il est coordonné par les ARS. Les mesures programmées résultent des travaux d’un comité de pilotage composé d’experts, d’acteurs institutionnels et associatifs. Présidé par David Le Breton, spécialiste des conduites à risques, ce groupe a travaillé en 2008 et 2009 sur la question du suicide.
Une prévention accrue en direction des populations vulnérables
Le programme instaure un renforcement de l’information du public sur le suicide, mais aussi sur la souffrance psychique. Ainsi, il prévoit de mieux faire connaître les dispositifs d’aide et de prévention à distance : lignes téléphoniques et sites internet d’associations tels que Suicide Écoute (01 45 39 40 00), sos-suicide-phenix.org ou encore SOS Amitié. Il renforce la lutte contre l’isolement, notamment des personnes handicapées, par la constitution de groupes d’entraide. Enfin, pour limiter le passage à l’acte suicidaire, le plan préconise :

  • la limitation de l’accès aux armes à feu et l’incitation au stockage (mise sous clé) des armes pour leurs détenteurs ;
  • la pose de rambardes et de filets de sécurité sur les ponts, voies ferrées et fenêtres ;
  • un stockage plus sécurisé des produits dangereux (médicaments, produits ménagers).

Une attention particulière est accordée aux populations les plus exposées (jeunes, personnes âgées ou handicapées, détenus). Le plan préconise une meilleure formation des professionnels travaillant à leur contact. Ainsi, un guide sera élaboré pour les assistants sociaux et infirmières scolaires, afin de les aider à repérer les signes de souffrance psychique. Par ailleurs, le programme permettra une meilleure mise en réseau des associations de prévention (Suicide Écoute, SOS Amitié, etc.). Ces structures pourront mutualiser leurs bases de connaissances.
La qualité des données disponibles sera aussi améliorée. Des analyses s’intéresseront tout particulièrement à certains lieux de vie sensibles (entreprises, prisons, maisons de retraite). Enfin, le plan inscrit la prévention dans les programmes hospitaliers de recherche clinique (PHRC). Ces études devront faciliter l’identification des facteurs de risque qui peuvent conduire au suicide.
1- ministère de la Justice et des Libertés ; ministère du Travail, de l’Emploi et de la Santé ; ministère de l’Éducation nationale, de la Jeunesse et de la Vie associative ; ministère de l’Agriculture, de l’Alimentation, de la Pêche, de la Ruralité et de l’Aménagement du territoire ; ministère de la Solidarité et de la Cohésion sociale ; ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche

Source : Gouvernement.fr