Les OGM: que faut-il en penser?

Un organisme génétiquement modifié (OGM) est un être vivant (animal, végétal ou micro-organisme) dont l’homme a modifié le patrimoine génétique afin de lui conférer de nouvelles propriétés. Ces transformations, qui sont opérées par des techniques de génie génétique, permettent d’introduire dans le patrimoine génétique d’un organisme, un ou plusieurs gènes pour ajouter, supprimer ou modifier certaines de ses caractéristiques.
Les gènes introduits peuvent provenir de n’importe quel organisme : virus, bactérie, levure, champignon, plante ou animal. Les utilisations, et perspectives d’utilisations offertes par les OGM sont vastes et touchent plusieurs secteurs dont ceux de l’agriculture et de l’agroalimentaire.
On est bien loin aujourd’hui des premiers balbutiements de transformations végétales (le premier végétal génétiquement modifié est un plant de tabac rendu résistant à un antibiotique en 1983). La science parvient désormais à modifier la plupart des principales espèces cultivées : betterave, maïs, pomme de terre, riz, colza, soja…
Pour le moment, les transformations opérées sur les végétaux visent principalement à les rendre résistants :
– aux herbicides (les herbicides utilisés en agriculture comme le glufosinate et le glyphosate sont souvent extrêmement puissants et menacent les plantes cultivées) ;
– aux insectes tels que des chenilles ou des coléoptères qui menacent les plantes en leur faisant produire des protéines insecticides;
– aux maladies (virus, bactéries phytopathogènes, mycoplasmes et champignons).
D’autres utilisations potentielles des OGM applicables dans le domaine agroalimentaire sont aujourd’hui à l’étude. On cherche notamment à améliorer le rendement des cultures (meilleure assimilation des engrais par les plantes par exemple), augmenter la vitesse de croissance des poissons, améliorer la santé animale (les animaux pourraient produire eux-mêmes des anticorps ou des vaccins), la qualité des aliments (conservation, couleur, vitamines…), etc.
En France, comme dans la majorité des Etats membres de l’Union européenne, les cultures de plantes génétiquement modifiées sont très marginales. Sur les 3 millions d’hectares de maïs cultivés, le maïs transgénique n’occupe qu’une quinzaine d’hectares. La culture de plantes transgéniques se fait essentiellement dans le cadre d’essais de recherche et développement et est strictement réglementée.
La France applique en effet le principe de précaution aux OGM, c’est à dire qu’avant toute autorisation, les scientifiques compétents sont interrogés afin d’évaluer les risques éventuels pour la santé et l’environnement. C’est sur la base de ces avis scientifiques que les pouvoirs publiques peuvent gérer les risques en décidant d’autoriser ou non certaines cultures de plantes génétiquement modifiées et en mettant en œuvre un suivi et un contrôle de ces cultures.
Pour plus d’informations : www.ogm.gouv.fr

Ce que dit (et ne dit pas) la loi

Un nouveau débat parlementaire sur la question, toujours très sensible, des organismes génétiquement modifiés (OGM) pourrait bientôt se tenir. Le Conseil d’Etat a, en effet, annulé, dans des arrêts du 24 juillet 2009, deux décrets précisant les modalités du droit à l’information du public en matière de dissémination et de mise sur le marché d’OGM.
 Selon la haute juridiction administrative, ces textes pris par le gouvernement le 19 mars 2007 méconnaissent l’article 7 de la Charte de l’environnement, issue de la loi constitutionnelle du 1e mars 2005. Celui-ci réserve au seul législateur le soin de fixer les conditions – et les limites – dans lesquelles peut s’exercer« le droit(…) d’accéder aux informations relatives à l’environnement détenues par les autorités publiques et de participer à l’élaboration des décisions publiques ayant une incidence sur l’environnement ». Le Conseil d’Etat laisse toutefois aux pouvoirs publics jusqu’au 30 juin 2010 pour tirer les conséquences de ces annulations, à savoir adopter une loi se substituant aux décrets incriminés