Paludisme : c’est la faute aux gorilles !

Selon une étude internationale publiée le 23 septembre 2010 dans le journal Nature, le gorille serait  à l’origine de l’infection à Plasmodium falciparum , le parasite responsable de la forme la plus courante et la plus grave de paludisme chez l’homme.

Le paludisme affecte 250 à 500 millions de personnes chaque année, tuant plus d’un million d’entre eux, dont 90% en Afrique, le plus souvent de jeunes enfants. C’est la maladie parasitaire la plus répandue dans le monde. Elle est véhiculée par les moustiques du genre Anopheles , qui transmettent par leur piqûre les parasites responsables, dont le plus virulent est Plasmodium falciparum .
Plasmodium falciparum  a récemment été détecté chez le plus grand des primates. Grâce à une technique de séquençage de l’ADN, les scientifiques ont montré la concordance génétique quasiment parfaite entre les organismes décelés chez le grand singe et ceux qui infectent les humains. « (…) Nous avons ainsi prouvé que ce sont les gorilles qui ont contaminé les humains, et non l’inverse comme d’autres travaux l’avaient tout d’abord suspecté  », affirme Eric Delaporte, chercheur à l’IRD et à l’Université de Montpellier.
Autre découverte importante : les gorilles constituent le réservoir animal du virulent parasite. L’infection à Plasmodium  est très répandue chez les gorilles de l’Ouest, avec plus de la moitié des individus infectés dans certaines communautés. Ces résultats ne disent pas si le parasite leur provoque une maladie, telle que le paludisme, mais ces singes porteurs pourraient constituer des foyers de contamination humaine, estiment les chercheurs.
Ces travaux apportent un éclairage nouveau sur l’origine primate du paludisme et posent un nouveau défi à la lutte contre cette maladie. Compte tenu des contacts hommes/singes de plus en plus nombreux en Afrique centrale, notamment du fait de la déforestation massive et des mouvements de population qui s’ensuivent, l’existence d’un réservoir de Plasmodium  chez le gorille rend encore plus difficile l’éradication de ce fléau.
Source : IRD