Obésité: 69% des Français sont opposés à une taxe sur les produits gras

Selon les résultats du sondage réalisé par le groupe mutualiste d’assurances Groupe Pasteur Mutualité et l’institut ViaVoice concernant « L’opinion des Français sur l’opportunité d’une taxe sur les produits gras » (1), 69% des Français trouveraient illégitime « que l’on taxe davantage les produits gras par rapport aux autres produits, jugés plus sains ». Seulement 28% de la population serait favorable à une telle mesure.
Alors que les dispositifs destinés à lutter contre les mauvaises habitudes alimentaires se multiplient en Europe et dans le monde (taxe de 2,15 €/kg sur les produits contenant plus de 2,3 % de graisses saturées au Danemark, produits sucrés surtaxés en Finlande, taxe sur les aliments et boissons riches en graisses, sucres et sel en Hongrie, taxe sur les sodas dans 35 Etats américains,…), une taxe sur les sodas est entrée en vigueur en France depuis le 1er janvier 2012.
À l’image des taxes sur l’alcool et les cigarettes, ces taxes sur les aliments et les boissons s’inscrivent dans une démarche de santé publique de lutte contre l’obésité et les maladies cardio‐vasculaires. Comment réagiraient les Français à l’instauration d’une nouvelle taxe nutritionnelle sur les produits alimentaires ? Trouveraient‐ils légitime de taxer davantage les produits gras (viandes, fromages, beurre, huiles,…) par rapport aux autres produits ?
Les Français majoritairement opposés à une taxe sur les produits gras…
Les résultats montrent très peu de disparités entre les hommes (70%) et les femmes (68%) ainsi que selon les catégories socio‐professionnelles : les artisans, commerçants et chefs de petites entreprises (78%) s’opposent à une éventuelle taxe sur les produits gras, tout comme les employés (75%) ou les cadres (68%). Les retraités quant à eux y sont plus favorables (31%).

Les causes de ce rejet peuvent être multiples. L’attachement des Français à des produits de terroir ou l’atteinte à leur liberté de consommateur peuvent expliquer leur opposition à une telle mesure.
De manière générale, il semble également que les Français soient plus réceptifs à des mesures préventives, plutôt que restrictives, pour modifier leurs habitudes alimentaires. L’impact des actions menées depuis 2001 par le Programme national nutrition santé (PNNS) en matière d’alimentation et d’activité physique est là pour le démontrer. …mais avec des disparités selon les générations.
Même si elles rejettent également l’idée d’une taxe sur les graisses, la « génération Y » des 18‐24 ans et les personnes les plus âgées (50 ans et plus) y sont plus favorables (31% pour ces deux catégories) que les autres générations.
Ces écarts pourraient s’expliquer par une plus grande sensibilisation des jeunes générations aux problèmes de santé publique et aux bienfaits d’une alimentation équilibrée (campagnes de publicité, actions pédagogiques menées dans les écoles, plus grande attention portée au corps et à son aspect physique…).
Pour les seniors, une plus grande vigilance et l’augmentation des préoccupations nutritionnelles apparaissant avec l’âge (diabète, cholestérol,…) pourraient expliquer cette tendance.
1 Échantillon de 1 013 personnes interrogées les 9 et 10 février 2012 par téléphone.
Source : Groupe Pasteur Mutualité