Comment gagner de l'espérance de vie en bonne santé ?

Si les Français ont l’espérance de vie la plus élevée en Europe, ils ne sont classés qu’au 10ème rang européen lorsque l’on parle d’espérance de vie en bonne santé. Pourtant, la mesure du tour de taille (plus efficace que l’Indice de Masse Corporelle IMC), permettrait de prévenir les risques d’obésité et de diabète. De même, la pratique d’activité physique régulière permettrait une diminution de 20-30% des risques de cancer. Explications.
Ces résultats et pistes de réflexion nous sont communiqués par l’Alliance France pour le Mieux-Vivre, une initiative de la Chaire Internationale sur le Risque Cardiométabolique (ICCR). L’objectif de ces « Alliances » est de rassembler et faire travailler ensemble des scientifiques, des politiques, des économistes de la santé, des institutions et groupes d’intérêt. La lutte contre l’obésité, abdominale en particulier, et ses conséquences sur le diabète de Type 2 et les maladies cardiovasculaires est l’enjeu de santé de la décennie.
“bien manger, bien boire et bouger”…
Une étude de l’OMS, publiée en 2012, démontre que l’inactivité physique est responsable de 10% des décès en Europe. Grâce à un changement du mode de vie, l’OMS estime que 75% des cas de maladies cardiovasculaires sont évitables. C’est un enjeu de santé publique très important car en 2007 notamment, 17,9 milliards d’euros ont été dépensés.
… pour diminuer le nombre de cancers
« Sur 10 millions de nouveaux cas de cancer par an, entre un quart et un tiers (dont 30% représentent des cancers du sein et du colon) pourraient être évités avec un mode de vie plus sain. En effet, une diminution de 30 à 40% des risques de mortalité et de récidive du cancer du sein et du colon serait possible grâce à la pratique d’activité physique régulière » explique le Pr. Martine DUCLOS, Chef de Service de Médecine du Sport au CHU de Clermont-Ferrand.
… et aussi diminuer les risques liés au surpoids
« En France, les taux d’obésité et de surpoids sont relativement bas par rapport aux autres pays de l’OCDE, 43% des adultes étant en surpoids contre 53% en moyenne dans l’OCDE. Cependant, la France a connu une augmentation graduelle des taux d’obésité et de surpoids au cours des dernières décennies, sans aucun signe de ralentissement contrairement à d’autres pays », révèle Franco SASSI, Economiste de Santé, Membre de l’OCDE et membre de l’Alliance France pour le Mieux-Vivre.
D’après une étude – réalisée par l’OCDE (qui doit paraître en mai 2014), on constate des signes de ralentissement de l’épidémie d’obésité notamment en Angleterre, en Espagne et aux États-Unis.
La mesure du Tour de Taille ou l’Indice de Masse Corporelle (IMC) ?
La mesure du Tour de Taille doit être prise en compte, et devenir un élément majeur du diagnostic médical. En appréciant ce marqueur, l’étude Obépi montre que l’augmentation de cas d’obésité est plus significative avec une augmentation de 1,20% par an chez les femmes et 0,60% par an chez les hommes. « Cela est du à l’augmentation de la masse de graisse autour de l’abdomen, et à la perte de masse maigre au niveau des muscles », explique le Pr. Beverley BALKAU.
L’étude européenne InterAct à laquelle la France a participée, a montré l’importance de l’IMC dans l’incidence de nouveaux cas de diabète, mais à l’intérieur de chaque classe de l’IMC, le tour de taille est également important, avec des résultats similaires chez les hommes et chez les femmes.
M.B.