Cancer du sein : de nouvelles pistes de recherche pour une meilleure prise en charge

En France, le cancer du sein est le plus fréquent chez la femme (près de 59 000 cas recensés en 2017) et aussi le plus meurtrier (plus de 11000 décès en 2017).  Néanmoins, avec les progrès de la recherche accomplis ces dernières années, le taux de guérison de ce cancer progresse fortement. Aujourd’hui, les chercheurs étudient de nombreuses pistes pour améliorer la prise en charge des femmes touchées par un cancer du sein.

Des traitements de plus en plus personnalisés

Au cours de ces dernières années, la prise en charge des cancers a fait un véritable bond en avant. Si les traitements classiques tels que la chirurgie, la radiothérapie et la chimiothérapie ont continué de progresser avec des effets secondaires moindres, ils sont aujourd’hui complétés par de nouveaux types de traitements dits personnalisés. Ces derniers permettent de cibler directement les cellules tumorales en épargnant les cellules saines.

Actuellement, des équipes cherchent à analyser les profils biologiques et génétiques des tumeurs du sein afin d’identifier des « biomarqueurs ». En effet, en analysant la composition du génome des tumeurs, les chercheurs espèrent ainsi prédire l’évolution du cancer et permettre aux praticiens de proposer les traitements les plus adaptés et les mieux tolérés par leurs patientes.

Des essais cliniques sont également menés pour rechercher de nouveaux modes d’administration où les thérapies ciblées viennent maximiser les effets de la chimiothérapie sur la tumeur. D’autres travaux cherchent à instaurer de nouvelles stratégies thérapeutiques afin de traiter les cancers du sein récidivants ou résistants aux traitements.

Des techniques chirurgicales plus performantes

Les techniques chirurgicales réalisées lors d’un cancer du sein ont également progressé et permettent aujourd’hui d’atténuer les conséquences esthétiques de ce geste invasif. Par exemple, de nouvelles techniques « oncoplastiques » permettent aux chirurgiens formés de retirer des tumeurs de taille conséquente tout en remodelant le sein au cours de la même opération.

D’autres travaux sont également menés autour du curage ganglionnaire. Actuellement, lors d’un cancer du sein, un ganglion de l’aisselle est retiré puis analysé. Il s’agit « du ganglion sentinelle ».  Si des cellules cancéreuses sont retrouvées, le curage ganglionnaire axillaire est alors pratiqué. De nouvelles études, dont les résultats restent à être confirmés, semblent montrer un pronostic identique pour les patientes ayant subi ou non un curage ganglionnaire.

Vers de nouvelles stratégies de dépistage ?

D’autres projets de recherche sur le cancer du sein tentent d’évaluer de nouvelles stratégies de dépistage. Par exemple, le projet international MyPeBS évalue une nouvelle approche de dépistage du cancer du sein. Cette grande étude clinique, mise en œuvre et financée par l’Union Européenne, compare le dépistage actuel à une nouvelle stratégie de dépistage basée sur l’estimation du risque individuel d’avoir un cancer. Le dépistage reste donc un enjeu majeur de santé publique. En effet, s’il est détecté tôt, le cancer du sein est guéri dans 9 cas sur 10.