Cancer du sein, cancer colorectal, mélanome : où en est-la recherche?

Ces trois cancers sont exemplaires de la difficulté et des obstacles que rencontre la recherche. Lorsque le cancer est localement avancé ou que des métastases sont diagnostiquées, les ressources thérapeutiques sont encore insuffisantes. Le stade de la métastase est la “dernière frontière” qui mobilise chercheurs et cliniciens.
Avec 42000 nouveaux cas chaque année et 300000 femmes actuellement en traitement, le cancer du sein est le cancer féminin le plus fréquent. Rare avant 30 ans, il est extrêmement commun après 60 ans et la probabilité pour une femme française d’être atteinte par cette maladie est de 10%.
Par sa fréquence, le cancer colorectal est le troisième cancer chez l’homme et le deuxième chez la femme. En France, plus de 36000 nouveaux cas et 16000 décès ont été comptabilisés en 2001. L’âge moyen au moment du diagnostic est de 73 ans. Le taux français de survie après un cancer du côlon est le meilleur d’Europe.
Le mélanome est la plus grave des tumeurs malignes cutanées car il a une forte capacité à métastaser. 20 à 25% des patients décèdent de l’évolution de leur maladie. Ce cancer est peu fréquent en France. Néanmoins, le taux d’incidence a été multiplié par 3 en 20 ans (7000 nouveaux cas par an). Le traitement de ces cancers a connu de grands progrès dans les dernières décennies grâce à la chirurgie, à la radiothérapie et aux chimiothérapies anticancéreuses. Pour les cancers en phase de métastases, les besoins médicaux restent immenses.
Où en est la recherche pharmaceutique ?

Cancer du sein :
plusieurs produits en développement ciblent plus spécifiquement certains cancers métastatiques. Les modes d’action déjà connus sont exploités avec la mise au point de taxanes et d’anticorps monoclonaux.

Cancer colorectal : la recherche pharmaceutique a développé plusieurs pistes qui sont à un stade avancé (phase III) : un vaccin est en cours d’évaluation dans la prévention des récidives après traitement chirurgical (chez les patients opérés au stade II) ; en outre, deux nouveaux produits sont susceptibles de compléter la stratégie thérapeutique d’inhibition de l’angiogénèse (*) récemment exploitée.
Mélanome: lorsque le mélanome est localisé, l’approche thérapeutique de première intention est chirurgicale. Elle est très efficace: le taux de survie à 5 ans est de 95% pour un mélanome à son tout premier stade de développement. Les besoins médicaux concernent donc les personnes atteintes d’un mélanome à un stade évolué: le mélanome métastatique est incurable à ce jour.
Afin de proposer de nouvelles alternatives thérapeutiques, les entreprises pharmaceutiques développent un vaccin à visée curative, un inhibiteur empêchant l’angiogénèse[2] et la prolifération de la tumeur, et deux anticorps monoclonaux qui sont en dernière phase de développement pour le traitement du mélanome métastatique. Le mécanisme d’anti-angiogénèse empêche la tumeur de se développer en bloquant la création des vaisseaux sanguins qui l’alimentent.
(*) Leem. Étude “Besoins médicaux non couverts”. Avril 2007.
www.leem.org