Cancer du col de l’uterus : vers un dépistage organisé

La Haute autorité de santé (HAS) recommande la mise en place d’un dépistage organisé du cancer du col de l’utérus, qui touche chaque année en France 3 000 nouvelles femmes et en tue plus de 1 000.
Le dépistage organisé du col de l’utérus “vise toutes les femmes de 25 à 65 ans”, indique la Haute autorité dans des recommandations rendues publiques lundi 15 novembre, soit 17,5 millions de femmes. Car le cancer du col de l’utérus est un cancer de la femme jeune, celles de 40 ans étant les plus touchées. Pour cette population, en l’absence de symptômes, il est préconisé un frottis cervico-utérin tous les trois ans, après deux frottis normaux réalisés à un an d’intervalle, un examen gynécologique qui consiste à prélever des cellules du col de l’utérus pour les faire ensuite analyser en laboratoire. Il permet de détecter les lésions précancéreuses et cancéreuses. Plus de 6 millions de frottis sont effectués chaque année dans le cadre du dépistage individuel. “Principalement réalisé par les gynécologues, le dépistage individuel et spontané est un socle essentiel sur lequel il convient de s’appuyer”, estime la Haute autorité de santé. Le taux de couverture (57 %) “stagne alors que la loi de santé publique fixe un objectif de 80 % de femmes dépistées pour ce cancer”, souligne-t-elle. Un taux de 80 % permettrait de réduire de plus de 20 % le nombre de décès.
« 50 % des femmes ne sont pas ou trop peu souvent dépistées, quand 40 % le sont trop souvent », affirme la HAS. Elle préconise d'”engager une réflexion sur la suppression des avances de frais ou la gratuité des tests de dépistage pour les femmes les plus modestes”. Et constate par ailleurs “une qualité inégale des frottis” et insiste sur la nécessité d’assurer “le même niveau de qualité en tout point du territoire”. La Haute autorité aborde également la question de la vaccination. Deux vaccins ciblant les types de papillomavirus impliqués dans 70 % des cancers du col de l’utérus sont en effet disponibles en France (Gardasil® de Sanofi Pasteur MSD et Cervarix® de GlaxoSmithKline). Ils s’adressent aux adolescentes et jeunes femmes âgées de 14 à 23 ans qui n’auraient pas encore eu de rapports sexuels. “La vaccination ne doit pas conduire à relâcher l’effort de dépistage”, met en garde la Haute autorité, recommandant des stratégies de dépistage identiques, que les femmes aient été vaccinées ou non.
Source : AFP