Cancer colorectal : un pôle de recherche expert en Nord-Pas de Calais

Le cancer colorectal touche chaque année plus de 40 000 personnes en France et représente le 3e cancer le plus fréquent. Pourtant, dépisté à temps, il se guérit dans 9 cas sur 10. Comme chaque année, Mars bleu 2015 sera le mois de la mobilisation contre le cancer colorectal, axant ses messages sur l’information et la prévention de la population concernée.
Région pilote depuis près de 15 ans dans le dépistage du cancer colorectal, le Nord-Pas de Calais renforce son expertise via un pôle de recherche classé parmi les meilleurs de France.
Bien que « lanterne rouge » en termes de traitement des cancers, le Nord-Pas de Calais est précurseur en matière de prévention : la région a été pilote pour le dépistage organisé du cancer colorectal et l’a mis en place 5 ans avant sa généralisation à l’ensemble du territoire. En termes de structures et d’équipements, la région fait figure d’exception avec un pôle de recherche et de prévention comptant parmi les meilleurs de France : le centre Oscar Lambret, L’Institut Pasteur de Lille, l’ADCN, … Depuis 2006, le Conseil régional, en partenariat avec l’ARS, a fait de la lutte contre les cancers une de ses priorités avec le financement d’actions pour faciliter le diagnostic et le traitement des cancers.

Le cancer colorectal en 3 questions

>> Le Nord-Pas de Calais est qualifié de « lanterne rouge » en termes de santé, et plus particulièrement dans le traitement des cancers. Comment se positionne le Nord-Pas de Calais par rapport à ce cancer (cas détectés chaque année, …) ?
Dr Brigitte Cockenpot, médecin de santé publique et directrice de l’ADCN : En France, le cancer colorectal est un véritable problème de Santé Publique. En Nord-Pas de Calais, le nombre de nouveaux cas de cancers colorectaux est de 40.1 pour 100 000 hommes (37.1 en France). Il en est de même pour la mortalité. Ce cancer se situe, tous sexes confondus, au 2ème rang des décès derrière le cancer du poumon. Les taux de mortalité par cancer colorectal sont, en Nord-Pas de Calais, de 18.1 pour 100 000 hommes (14.1 en France) et 10 pour 100 000 femmes (8.2 en France). On constate donc une surmortalité par cancer colorectal dans la Région Nord Pas de Calais et ceci confirme la nécessité d’en parler et de sensibiliser les habitants de notre région.
>> Près de 15 ans après avoir été désigné région pilote, quel est l’état des lieux du dépistage du cancer colorectal en région ? Peut-on noter une véritable évolution dans le nombre de personnes participant aux campagnes de dépistage ?
Dr Brigitte Cockenpot : Dans le Nord, ce sont près de 670 000 personnes qui sont concernées par ce dépistage. Concernant l’adhésion de la population à ce programme, elle paraissait prometteuse au démarrage avec un taux de participation d’environ 35%. Puis, elle a diminué pour avoisiner maintenant les 28%. En cause, le test de dépistage un peu rebutant et d’autres freins que l’on retrouve également pour d’autres dépistages : la peur du résultat, le manque de temps, le fait de ne pas se sentir concerné… Enfin, le sujet du cancer colorectal reste tabou. En revanche, il est à noter que s’il est difficile de convaincre la population de se faire dépister, elle est plus facilement encline à renouveler son test tous les deux ans puisque l’on note une bonne fidélisation au programme. 75% des personnes qui ont réalisé leur test le renouvellent.
>> En mai prochain, un nouveau test immunologique va être mis en place et permettra de détecter deux fois plus de cancers. Quelles en sont les attentes ?
Dr Brigitte Cockenpot : Le nouveau test immunologique sera plus performant. Différentes études colligées ont montré que l’utilisation de ce test permet de détecter 2 à 2,5 fois plus de cancers et 3 à 4 fois plus d’adénomes avancés que l’actuel test. Il sera plus fiable, sa lecture étant automatisée et objective. Il sera plus simple d’utilisation : un seul prélèvement contre 6 pour l’ancien test. Cette simplification vise à augmenter la participation de la population au dépistage organisé du cancer colorectal en vue d’atteindre l’objectif européen minimal de 45%.
Le kit sera remis par le médecin à la personne sur présentation de l’invitation reçue par courrier. Il comprendra un dispositif de recueil de selles, le test, une fiche d’identification, un mode d’emploi et un emballage (pré-affranchi) pour renvoi du test au laboratoire d’analyse.
Source : Conseil Régional Nord-Pas-de-Calais