Bientôt le retour des farines animales… Après la vache folle, le poisson fou ?

Suite à la maladie dite « de la vache folle » des années 1990-2000, les autorités européennes avaient interdit le recours aux protéines animales transformées (PAT, souvent appelées les « farines animales ») dans l’alimentation des animaux destinés à la consommation humaine. Le Conseil National de l’Alimentation (CNA) serait favorable aujourd’hui à sa réintroduction, en commençant par la filière aquacole.
Le Conseil National de l’Alimentation avait en effet été mandaté pour évaluer l’opportunité et les conditions de la réintroduction éventuelle des protéines animales transformées dans l’alimentation des animaux ruminants exclus. Dans son rapport annoncé il y a quelques jours, le CNA serait favorable à sa réintroduction progressive, en commençant par la filière aquacole : « Les conditions sanitaires ayant conduit à l’interdiction des PAT dans l’alimentation des animaux destinés à la consommation humaine n’étant plus d’actualité, levée de la mesure de police sanitaire ». Dans un deuxième temps, et après un bilan bénéfices/risques, son extension pourrait être de nouveau étudiée concernant l’alimentation des porcs et des volailles. Le groupe de travail en charge du dossier a ainsi constaté : « une situation sanitaire désormais maîtrisée ; une absence de risques pour la santé humaine ; un avantage économique variable, voire incertain, selon les secteurs ; des tests fiables en cours de validation ; des besoins croissants en protéines pour l’alimentation animale ; des usines de traitement des sous-produits animaux majoritairement spécialisées ; des avantages environnementaux probables ; la question de la préservation des ressources halieutiques ». Dans le même temps, il ne manque pas de souligner « des cahiers des charges à revisiter ; une éthique de communication indispensable »…
A ce jour, la filière aquacole serait celle qui répondrait le mieux aux diverses exigences sanitaires : leurs usines de fabrication des aliments pour poisson étant dédiées, les risques de contamination croisée sont minimes.
Le saviez-vous ? Le Conseil National de l’Alimentation (CNA), instance consultative indépendante, réunit tous les acteurs de la chaîne alimentaire, débat des questions liées à l’alimentation et formule des propositions d’orientations et d’actions en matière de politique de l’alimentation. Son rôle en la matière vient d’être renforcé par la loi 2010-874 de modernisation de l’agriculture et de la pêche qui stipule que le CNA est associé à l’élaboration du Programme national pour l’alimentation et contribue au suivi de sa mise en oeuvre.
Morgane Boileau – Source : CNA « Avis sur la place des farines animales dans l’alimentation des animaux destinés à la consommation humaine ; Séance plénière31 mai 2011)