Alimentation et maladies non transmissibles: un appel à l'action européen

Plus de 25 ministres de la Santé se sont réunis à Vienne (Autriche) pour débattre du rôle de la nutrition dans la lutte contre les maladies non transmissibles dans la Région européenne de l’OMS. La Conférence ministérielle européenne de l’OMS sur la nutrition et les maladies non transmissibles dans le contexte de Santé 2020 est une réaction à l’obésité et à la mauvaise nutrition, qui jouent un rôle capital dans les maladies non transmissibles comme les maladies cardiovasculaires, le diabète et le cancer.
Un problème de poids à l’échelle de la Région Dans la Région européenne, l’obésité progresse ; elle est particulièrement préoccupante chez les enfants. Selon les estimations, un tiers des enfants et la moitié des adultes de la Région sont en surpoids ou obèses. L’obésité s’accompagne d’une multitude de problèmes qui surviennent de manière immédiate ou à plus long terme, tels que des problèmes de mobilité, une mauvaise estime de soi et des risques accrus de maladies cardiovasculaires et de diabète. De plus, 60 % des enfants qui présentent une surcharge pondérale avant la puberté sont en surpoids au début de l’âge adulte ; l’obésité représente 2 à 7 % des dépenses de santé dans certains pays et des coûts indirects encore plus élevés en perte de productivité ; en Europe occidentale, les enfants issus de familles à faible revenu sont plus susceptibles d’être obèses ; en l’absence de mesures, la prévalence de la surcharge pondérale atteindra 90 % d’ici 2030 dans certains pays.
À l’ouverture de la conférence, la directrice régionale de l’OMS pour l’Europe, Zsuzsanna Jakab, a lancé un appel à la population, à l’industrie alimentaire et aux pouvoirs publics : « Je demande instamment aux ministres de la Santé de collaborer avec d’autres secteurs pour mettre en œuvre des politiques qui peuvent changer les choses. J’exhorte tous les acteurs de l’industrie alimentaire à agir de façon responsable et à apporter leur concours en adaptant la composition des produits pour contribuer positivement à la santé, en étiquetant les aliments de manière claire et explicite et en s’abstenant de faire de la publicité auprès des enfants pour les aliments riches en graisses saturées et trans, en sucres libres et en sel. Enfin, je conseille aux citoyens d’essayer de réduire leur consommation de matières grasses, de sucre et de sel et d’accroître celle de fruits et de légumes. Les consommateurs devraient lire les étiquettes de leurs produits alimentaires et opérer un choix conscient et responsable en se fondant sur les recommandations de santé publique. Ces 30 dernières années, d’énormes progrès ont été réalisés dans d’autres domaines de la santé publique, comme la lutte contre le tabagisme. Il est temps de se montrer aussi déterminés dans la lutte contre l’épidémie d’obésité. »
Source : OMS