Santé mentale : schizophrénie, cette maladie qui fait peur

D’après l’enquête IFOP/Institut Lilly réalisée à l’occasion de la 21eme semaine d’information sur la santé mentale, près des trois quarts des médecins français comptent parmi leur patientèle des personnes atteintes de maladies mentales (71%), et la moitié d’entre eux reçoit des patients diagnostiqués schizophrènes (51%).
Mal connue du grand public, la schizophrénie est une maladie associée à de nombreux préjugés erronés, que viennent renforcer les agressions impliquant des personnes atteintes de ce trouble mental. Il s’agit pourtant d’une maladie très fréquente, qui touche 1% de la population, soit 600 000 personnes en France.
Plus d’un quart (28%) de ces médecins déclarent être réticents à prendre en charge des patients sous antipsychotiques (que le diagnostic de schizophrénie soit connu ou non). Pour la moitié d’entre eux, cette réticence vient d’une connaissance insuffisante de la maladie, 12% mettent en avant le fait que les malades atteints de schizophrénie peuvent parfois être violents et 10% disent ignorer le comportement à adopter face à ce type de patients.
La méconnaissance de cette maladie et la crainte du public sont autant d’éléments qui viennent stigmatiser la schizophrénie et les personnes qui en souffrent. Or, les conséquences et les risques liés à cette méconnaissance sont lourds : le retard de prise en charge qui en découle aggrave en effet les symptômes et le risque de rechute, et accentue l’isolement social. Informer le grand public peut contribuer à lever les peurs collectives et individuelles liées à cette maladie, et favoriser ainsi le recours au soin, diminuer la crainte des traitements et dépasser l’idée d’incurabilité.
 L’importance d’une prise en charge globale
La prise en charge d’un patient schizophrène n’inclut pas seulement le traitement médicamenteux. Le soutien familial, les loisirs, la vie sociale, l’insertion professionnelle et la prise en charge somatique (nutrition, soins dentaires, etc.) sont des éléments déterminants dans la prise en charge/l’évolution du patient avec sa maladie.
 C’est très clairement ce qu’expriment la quasi totalité des médecins interrogés dans l’enquête IFOP/Institut Lilly. Le soutien familial du patient constitue en effet selon eux l’élément le plus important dans la prise en charge du malade, au même titre que son accompagnement psychologique. Ces deux points sont d’ailleurs crédités d’un poids identique au traitement médical par antipsychotiques. L’intérêt du médicament n’est pas remis en cause par les médecins interrogés puisque 98 % d’entre eux le jugent important, dont 66 % très important. Ils sont enfin 95% à penser que l’insertion sociale du patient est importante et presque autant à déclarer que son insertion professionnelle l’est aussi.
 Sur un autre registre, les médecins sont convaincus de l’intérêt d’un placement dans une unité de soins spécialisée en cas de crise. Ils sont cependant plus nuancés quant à la prise en charge somatique globale du malade (nutrition, soins dentaires, suivi cardio-vasculaire, etc.), jugée très importante par seulement 52 % d’entre eux et importante par 41 %.
L’importance de l’environnement du malade souffrant de schizophrénie fait l’unanimité dans le corps médical, qui juge la prise en charge globale du malade comme fondamentale, au-delà du seul traitement médicamenteux.
Source : Institut Lilly – 1-   Enquête réalisée par l’Ifop pour l’Institut Lilly du 22 au 25 février 2010 auprès d’un échantillon de 501 médecins représentatif des médecins libéraux et hospitaliers.