Prothèses mammaires PIP: les autorités recommandent le retrait à "titre préventif et sans urgence"

Le ministre du travail, de l’emploi et de la santé et la secrétaire d’Etat chargée de la santé recommandent que les femmes porteuses d’implants, lorsqu’elles consultent leur chirurgien, se voient proposer l’explantation des prothèses, à titre préventif et sans urgence.
Le comité d’experts réuni le 22 décembre par l’Institut national du Cancer (INCA) estime qu’il n’y a pas, à ce jour, de données permettant de conclure à un sur-risque de cancer chez les femmes porteuses d’implants mammaires pré-remplis de gel de silicone de marque PIP, mais que le risque de rupture et le pouvoir irritant du gel sont bien établis, confirmant en cela les avis précédemment formulés par l’Afssaps.
Xavier Bertrand, Ministre du travail, de l’emploi et de la santé, et Nora Berra, Secrétaire d’Etat chargée de la Santé, ont actualisé les recommandations de prise en charge des femmes porteuses de prothèses PIP. A titre préventif et sans caractère d’urgence, ils souhaitent ainsi que l’explantation des prothèses, même sans signe clinique de détérioration de l’implant, soit proposée aux femmes concernées. Cette proposition pourra intervenir lors de la consultation de leur chirurgien, déjà recommandée.
Un renforcement des recommandations émises par l’Afssaps
–  Les femmes porteuses d’une prothèse mammaire doivent vérifier la marque de cette prothèse sur la carte qui leur a été remise. En l’absence de carte, elles doivent contacter leur chirurgien, ou à défaut, l’établissement où a été pratiquée l’intervention.
– Les patientes porteuses de prothèses PIP doivent consulter leur chirurgien. A cette occasion, une explantation préventive même sans signe clinique de détérioration de l’implant leur sera proposée. Si elles ne souhaitent pas d’explantation, elles doivent bénéficier d’un suivi par échographie mammaire et axillaire tous les 6 mois.
– Toute rupture, toute suspicion de rupture ou de suintement d’une prothèse doit conduire à son explantation ainsi qu’à celle de la seconde prothèse
– Avant toute explantation, quel que soit son motif, un bilan d’imagerie (incluant une mammographie et échographie mammaire et axillaire) récent doit être disponible.
Les frais liés à cette explantation éventuelle pris en charge par l’assurance maladie
Les frais liés à cette explantation éventuelle, incluant l’hospitalisation, sont pris en charge par l’assurance maladie. S’agissant de femmes relevant d’une chirurgie reconstructrice post cancer du sein, la pose d’une nouvelle prothèse est également remboursée. Les ministres rappellent qu’il est demandé aux chirurgiens plasticiens libéraux de ne pas pratiquer de dépassements d’honoraires pour effectuer ces actes, comme le Conseil de l’Ordre l’a déjà recommandé. Le comité de suivi, qui se réunira le 5 janvier 2012, au ministère de la santé fera un nouvel état des lieux de la situation et examinera plus en détail les procédures et dispositifs d’application de cette décision afin de répondre au mieux aux préoccupations des femmes concernées et de faciliter l’organisation de toutes les demandes d’explantation.
Lire également : Propositions de conduite à tenir pour les femmes porteuses de prothèses mammaires PIP : avis d’experts – Coordonné par l’Institut national du cancer (INCa)
Pour toutes informations complémentaires, un numéro vert national 0800 636 636 est disponible. Ouverture du lundi au samedi de 9h00/19h00.
Source : Ministère de la santé