Le Bisphénol A est-il mauvais pour les dents des enfants ?
Après avoir été accusé d’avoir des effets négatifs sur la fertilité et le développement, le Bisphénol A, composé chimique utilisé dans la fabrication des biberons, des récipients alimentaires ou encore des tickets de caisse, pourrait également fragiliser les dents.
C’est en tout cas les conclusions des travaux de l’équipe de chercheurs dirigés par Ariane Berdal de l’Université Paris-Diderot et Sylvie Babajko, directrice de recherche Inserm au sein de l’Unité Inserm 872 « Centre des cordeliers ».
Leur étude, publiée lundi dans l’American Journal of Pathology, a montré que les incisives de rats exposés quotidiennement à de faibles doses de Bisphénol A pouvaient être altérées. Elles présentent des taches, et les scientifiques ont relevé la présence en excès de deux protéines-clé dans la formation des dents, l’énaméline, utilisée par le corps pour fabriquer l’émail, et l’albumine, qui traduit un manque de minéraux dans les dents.
Un lien avec une maladie infantile ?
Si cette étude est aussi importante, c’est parce que les effets observés sur les rats ressemblent curieusement à une autre pathologie, observée cette fois chez les enfants : l’ “hypominéralisation molaires-incisives”, aussi appelée MIH. Celle-ci se caractérise par l’apparition de taches sur les dents, qui deviennent très sensibles à la douleur et sont plus souvent sujettes aux caries. Une maladie qui concerne à l’heure actuelle 18 % des enfants âgés de six à huit ans.”Dans la mesure où le BPA aurait le même mécanisme d’action chez le rat et chez l’homme, il pourrait être un agent causal du MIH”, estime Sylvie Babajko, directrice de recherche à l’Inserm et co-auteure de l’étude.
Source: Inserm