L'agriculture biologique: 6 points à savoir

Elle s’est développée en France sous l’impulsion de producteurs qui se sont organisés afin de promouvoir un mode alternatif de production agricole qui repose sur les principes écologiques, sociaux et économiques.
1) Objectifs écologiques
Le respect des écosystèmes naturels: c’est la règle essentielle de l’agriculture biologique, elle conduit au refus du recours aux produits chimiques de synthèse et vise à :
• préserver les équilibres naturels du sol et des plantes,
• favoriser le recyclage,
• rechercher l’équilibre en matières organiques,
• choisir les espèces animales et végétales adaptées aux conditions naturelles,
• respecter au mieux les paysages ainsi que les zones sauvages,
• préserver la biodiversité,
• respecter la santé humaine et animale,
• privilégier les rapports de coopération plutôt que de compétition
• respecter l’équité entre les différents acteurs des filières
• permettre aux producteurs de vivre de leur travail et de leurs terres
• proposer des aliments sains et équilibrés
• établir des liens directs avec les consommateurs
• favoriser l’emploi dans le secteur agricole
2) Objectifs économiques
Les acteurs de la filière agrobiologique cherchent à entretenir un lien privilégié avec les consommateurs : la pratique de la vente directe permet aux deux extrémités de la filière agroalimentaire de se rencontrer et échanger sur les liens qui les unissent. Adaptée à tous les types de contextes naturels, l’agriculture biologique peut aussi prendre place dans des espaces ruraux devenus insuffisamment concurrentiels pour l’agriculture conventionnelle.
3) Un cadre réglementaire précis
Les règles de production biologiques sont consignées dans des cahiers des charges établis par les professionnels et agréés par l’État français et/ou par l’Union Européenne. Le respect de ces règles est vérifié par des organismes certificateurs indépendants qui contrôlent chaque unité de production et de transformation de produits biologiques. Ce contrôle, payé par l’opérateur, est effectué au minimum une fois par an et autant que nécessaire en rapport avec la complexité du processus de fabrication, tant pour la production que pour la transformation ; il aboutit à la certification des produits. Il est pour le consommateur la garantie que les produits qu’il achète auront été élaborés en respectant des cahiers des charges rigoureux.
4) Une alimentation saine
En limitant au maximum la présence de résidus chimiques de synthèse dans les plantes ainsi que les additifs divers ajoutés aux produits lors de leur transformation, les opérateurs de la filière agrobiologique entendent proposer au consommateur des aliments sains et équilibrés. Les animaux élevés selon le mode de production biologique sont nourris à plus de 90% avec des aliments biologiques. Ils doivent avoir accès à des parcours en plein air et disposer d’un confort satisfaisant. La prévention est de règle et les animaux sont soignés en priorité à l’aide de thérapeutiques douces.
5) Une garantie sans OGM
Afin de s’affranchir de tout risque de pollution génétique ou de déséquilibre causé par la présence d’OGM, l’agriculture biologique a inscrit dans ses cahiers des charges l’interdiction absolue d’utiliser les Organismes Génétiquement Modifiés. Appliquant jusqu’au bout le principe de précaution, l’agriculture biologique interdit l’utilisation de produits conventionnels (dans les 10% autorisés pour l’alimentation animale ou les produits préparés) quand ils présentent un risque. C’est pourquoi seule l’agriculture biologique peut offrir au consommateur une «sécurité génétique» maximale pour les produits qui en sont issus.
6) Des pratiques agricoles innovantes
Loin d’être un retour au passé, l’agriculture biologique se situe au cœur de la modernité agronomique actuelle. Ainsi, les recherches se développent afin de définir les espèces (végétales et animales) les mieux adaptées aux modes de production biologique, d’améliorer les cycles de rotation, de maîtriser le désherbage ou d’apporter des alternatives aux produits de lutte antiparasitaire.
De même, l’amélioration de la connaissance des sols, de leur fertilité et plus généralement du cycle du vivant font partie des préoccupations de la recherche en agriculture biologique. Par ailleurs, les agrobiologistes développent des pratiques innovantes en matière de fertilisation (engrais verts, cultures dérobées, compost), de désherbage (faux semis), d’association de cultures et de rotation. La lutte contre les parasites est confiée à des prédateurs ou à des plantes. Ces pratiques sont pour les producteurs, en permanence à la recherche d’un mieux, l’occasion de revaloriser leur métier et de se réapproprier des savoir-faire, de produire du sens.
En savoir plus: www.agriculturebio.org  www.agencebio.org/