La maladie veineuse chronique ou l’insuffisance veineuse

La maladie veineuse chronique, également appelée insuffisance veineuse, est une maladie douloureuse qui affecte quelque 18 millions de Français, soit près d’1/3 de la population. Les femmes en sont les principales victimes.
Cette affection est due à un mauvais fonctionnement des veines qui n’assurent plus correctement le retour du sang des pieds jusqu’au cœur et aux poumons. Evolutive, elle peut entrainer, outre les douleurs, des complications de plus en plus sévères comme les varices, les ulcères. Une prise en charge est donc indispensable pour retarder l’évolution vers les stades les plus graves et soulager la douleur.
Un mauvais retour veineux
Au niveau des membres inférieurs, le système veineux se compose des veines profondes, qui assurent 9/10ème de la circulation sanguine de retour, et des veines superficielles, qui assurent le reste. Les unes comme les autres sont munies de valvules veineuses, sortes de « clapets » dont la fonction est d’empêcher le sang de s’écouler vers les jambes.
Outre cette astuce anatomique, il existe plusieurs mécanismes qui aident au retour du sang vers le cœur et les poumons : la compression des veines des voûtes plantaires lors de la marche, la contraction des muscles des mollets et des cuisses, ainsi que les mouvements respiratoires.
Dans l’insuffisance veineuse chronique, le retour du sang des pieds vers le cœur et les poumons se fait mal, entraînant une stase veineuse. Celle-ci se manifeste par les symptômes que l’on connaît : jambes douloureuses, jambes lourdes, gonflements.
Des facteurs de risque sur lesquels on peut agir
De loin le plus important, l’hérédité est un facteur de risque de l’insuffisance veineuse contre lequel il est bien difficile de lutter (9 fois plus de risque de souffrir d’insuffisance veineuse lorsque les deux parents en sont eux-mêmes atteints) ! En revanche, on peut tout à fait limiter les facteurs déclenchants ou aggravants qui, pour la plupart, sont d’ordre comportemental. En effet, on sait que rester debout ou assis (de surcroît les jambes croisées) de façon prolongée, porter des charges lourdes, piétiner, souffrir d’un excès de poids, ou encore exposer ses jambes à une source de chaleur importante (sauna, cire chaude, soleil) mettent à mal le système veineux et majorent le risque d’insuffisance veineuse. Modifier ses habitudes de vie et adopter des attitudes permettant de préserver le capital veineux est donc impératif.
Des douleurs caractéristiques
Plus de la moitié des personnes souffrant de maladie veineuse chronique se plaignent d’une douleur aux jambes, plainte qui constitue le premier motif de consultation. Cette douleur, diffuse, affecte généralement les deux membres, et, si elle n’est pas aiguë, s’accentue tout au long de la journée. Ce symptôme est rarement unique, les patients décrivant volontiers une sensation de jambes lourdes, de chaleur voire de brûlure, et des démangeaisons.
Contrairement à ce que l’on pourrait croire, la douleur n’est pas proportionnelle à la gravité de la maladie veineuse ; les personnes avec des varices très visibles souffrent souvent moins que celles dont les jambes présentent un aspect tout à fait sain… Cette particularité explique d’ailleurs très probablement le retard à la consultation et à la prise en charge.
Une maladie banalisée
S’il ne s’agit pas d’une pathologie qui met en jeu le pronostic vital des patients, la maladie veineuse chronique n’en reste pas moins invalidante et douloureuse, et, à certains stades, potentiellement dangereuse.
Sa fréquence, notamment chez les femmes, contribue à la banaliser et à en sous-estimer ses risques. Résultat ? Les personnes touchées ne consultent pas ou trop tard, lorsque la maladie est déjà très avancée. Pourtant, des solutions existent, essentiellement pour atténuer les symptômes douloureux.
Des traitements adaptés
C’est le médecin vasculaire, angéiologue et/ou phlébologue (spécialiste des vaisseaux) qui va procéder à un examen des veines par écho-doppler et s’assurer de la perméabilité de leurs parois ainsi que du bon fonctionnement des valvules. Grâce à ce bilan, il pourra alors proposer rapidement un traitement adapté. Celui-ci repose sur la prescription de veinotoniques (ou phlébotoniques) qui, par leur action sur la paroi veineuse, soulagent des symptômes associés à la maladie veineuse. On peut également associer à ce traitement le port d’une contention (bas ou chaussette), et, dans les cas plus avancés, orienter le patient vers la chirurgie, la slcérothérapie ou vers d’autres approches thérapeutiques.
Dans tous les cas, le patient devra respecter certaines règles hygiéno-diététiques, qui seront un allié inestimable pour préserver son capital veineux : pratiquer une activité physique douce (marche, natation, vélo, etc.), faire des mouvements de la cheville lorsque l’on est en position assise, dormir les pieds légèrement surélevés, porter des vêtements amples qui ne compriment pas les veines, éviter les bottes et les talons hauts (préférer les chaussures à petit talon), éviter de porter des charges trop importantes, porter une contention pendant la grossesse.
Source : Laboratoires Tonipharm – Ginkor frais