Installer une éolienne à la maison

Elles sont très décriées : principal reproche, elles défigurent les paysages. Mais sont-elles au moins utiles ?  Et peut-on installer une éolienne chez soi ?

 
Une éolienne géante est constituée d’un mât, dont la hauteur varie en règle générale de 50 à 110m. Au sommet de ce dernier, se trouve une nacelle équipée d’un rotor à axe horizontal, avec des pales mises en rotation par le vent, qui balayent un cercle d’un diamètre compris entre 40 et 120m. C’est donc évidemment le vent, en faisant tourner ces pales, qui produit de l’énergie mécanique, elle-même transformée en énergie électrique dans la nacelle grâce à une génératrice.
Les éoliennes en France développent en moyenne une puissance de 2MW (1 mégawatt = million de watts), et permettent ainsi d’alimenter deux mille foyers, hors chauffage. L’éolien est une énergie renouvelable, propre, et donc le cycle de vie des machines est favorable au respect de l’environnement. Les éoliennes sont de plus en plus silencieuses : le bruit était l’un des principaux inconvénients remarqué par ses détracteurs qui déplorent également l’invasion des éoliennes et la dégradation visuelle de certains sites.

Une éolienne domestique

Bien plus discrète que les éoliennes géantes, les petites éoliennes à installer chez vous délivrent une puissance plus modeste, exprimée en kilowatts. D’abord installées chez quelques précurseurs, le nombre d’éoliennes domestiques ne cesse d’augmenter. On en dénombrerait presque cinq cents en France. Une quantité encore faible, alors que l’intérêt est grandissant.
Du point de vue règlementaire, l’installation de ce type de matériel chez soi, relève du parcours du combattant. La demande du permis nécessite par exemple de remplir de nombreux dossiers, de fournir des plans à la direction de l’Equipement, de vérifier que le service archéologique ne s’oppose pas à votre projet… Ensuite, votre dossier peut aussi être mis entre les mains de la Direction de l’aviation civile. Sans parler de vos voisins qui peuvent ne pas apprécier ce voisinage encombrant. Enfin, en fonction de votre situation géographique, certaines dispositions légales peuvent vous interdire la pose d’une éolienne (site classé ou historique…).
Par ailleurs, la loi qui obligeait EDF à racheter le surplus d’énergie ne s’applique plus en dehors des zones correspondant aux parcs d’éoliennes géantes. Sérieux coup dur l’éolien amateur, qui va difficilement pouvoir rentabiliser son installation, à moins de bénéficier de nombres de subventions dont l’octroi reste compliqué et soumis là encore à de longs circuits administratifs assez décourageants. Produire de l’électricité afin de chauffer sa maison, et réduire dans le même temps sa facture d’électricité grâce à une éolienne, reste cependant une solution à envisager.

Comment s’équiper ?

Première évidence, il est primordial de disposer d’une surface de terrain assez vaste pour accueillir l’éolienne. Question de logique, plus le terrain disposera d’une grande superficie, plus l’espace sera libre, et meilleure sera la disposition de votre éolienne puisque ces deux éléments détermineront la hauteur du mat, et donc la force de l’énergie mécanique produite par l’éolienne. Plus l’espace est dégagé, dans un terrain où le vent est présent, plus la rentabilité sera optimale.
Si votre mât ne dépasse pas douze mètres, il ne vous sera pas obligatoire d’obtenir une autorisation, ces mêmes douze mètres pouvant être suffisants dans un contexte favorable (grand terrain, vent important…) pour produire assez d’énergie. N’oubliez pas de prévenir vos voisins (lettre recommandée avec AR + lettre simple) afin de ne pas vous heurter à d’éventuels soucis relationnels, voire un recours devant la juridiction compétente. Si le terrain choisi ne permet pas de prendre un mât de douze mètres, vous devez prévoir une hauteur plus importante, ce qui implique obligatoirement la demande d’un permis de construire. Ensuite, il vous faut également veiller aux distances séparant les habitations de l’éolienne. Ceci est fonction du modèle que vous avez sélectionné, la distance pouvant s’étaler de quelques dizaines à plusieurs centaines de mètres. Evidemment, plus la distance sera élevée, plus les déperditions énergétiques seront conséquentes.