Hausse des intoxications au cannabis chez les jeunes enfants

L’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) alerte sur une hausse des signalements d’intoxications au cannabis observée chez les enfants depuis 2014. Ces intoxications touchent principalement les enfants de moins de 2 ans.
Ce phénomène a été mis en évidence par de nombreux médecins, notamment urgentistes, qui ont signalé des cas parfois graves d’intoxications, indique l’agence. Ces intoxications surviennent le plus souvent suite à l’ingestion accidentelle de cannabis dans l’environnement familial.
Au total, le réseau d’addictovigilance a rapporté 140 notifications d’intoxications pédiatriques au cannabis entre 2010 et 2014, dont 59 pour la seule année 2014. La grande majorité concerne des enfants de moins de 2 ans. Parmi ces notifications, 120 ont débouché sur des hospitalisations de 24 heures ou plus, avec 9 cas graves, correspondant à des situations ayant mis en jeu le pronostic vital et entraîné une admission en réanimation pédiatrique ou en soins continus. L’évolution de ces cas a été favorable et à ce jour aucun décès n’a été rapporté. Les manifestations cliniques décrites ont été des troubles cardiaques, ventilatoires et neurologiques.
De même, les données de la base nationale du PMSI montrent également une augmentation du nombre d’hospitalisations en relation avec le cannabis chez les enfants de moins de 10 ans, majoritairement chez les moins de 2 ans, avec 615 cas, survenus principalement en 2013 (151 cas) et 2014 (247 cas). On observe une forte disparité régionale, les zones les plus touchées étant l’Ile-de-France et celles du sud (PACA, Rhône-Alpes).
L’Agence alerte ainsi les professionnels de santé et le grand public sur la sous-estimation des dangers liés à l’ingestion de cannabis et sur la gravité de ces intoxications qui conduisent très souvent à une hospitalisation de plus de 24 heures.
L’ANSM recommande par ailleurs aux professionnels de santé d’effectuer une analyse toxicologique en présence de troubles respiratoires (apnée) ou neurologiques (somnolence, ataxie, tremblements) inexpliqués.
En cas d’ingestion ou de suspicion d’ingestion de cannabis, les structures d’urgences (Samu Centres 15) doivent être immédiatement prévenues. Les principaux signes cliniques retrouvés au cours d’une intoxication aiguë au cannabis peuvent être une somnolence avec des phases d’agitation, des vomissements, des tremblements, des convulsions, une détresse respiratoire, voire un coma.
Source : ANSM