Covid-19 : quid des assistances médicales à la procréation
Que se passe-t-il pour les activités d’assistance médicale à la procréation durant l’épidémie du Covid-19 ? Dans le contexte actuel d’évolution de l’épidémie du coronavirus, l’Agence de la biomédecine fait le point pour les patients concernés par une technique d’assistance médicale à la procréation (AMP).
L’Agence de la biomédecine annonce la mise à jour de ses recommandations relatives aux activités d’assistance médicale à la procréation (AMP). Définies en concertation avec les sociétés savantes*, ces recommandations sont destinées à tous les patients concernés par une technique d’AMP, qu’ils soient ou non infectés par ce virus.
Les données scientifiques ne permettent pas, à l’heure actuelle, de connaître l’impact du SARS-CoV-2 sur la grossesse au stade précoce. La Société Européenne de Reproduction Humaine et d’Embryologie (ESHRE)[1] préconise dans ce contexte une attitude de prudence. Du fait de la circulation très importante du SARS-CoV-2 sur le territoire national, majorant ainsi le risque de contamination lors des déplacements des patients, le ratio bénéfice-risque conduit à émettre les recommandations suivantes :
• Il est conseillé de reporter les activités cliniques et biologiques d’AMP, quelle que soit la technique (fécondation in vitro, transfert d’embryon congelé, insémination artificielle, don de gamètes, préservation de la fertilité non urgente).
• Il est préconisé, dans le contexte actuel, de ne pas regarder l’âge et la diminution de la réserve ovarienne comme une urgence imposant la réalisation d’un AMP, quand bien même ils constituent habituellement des conditions de prise en charge rapide.
• Pour la préservation de la fertilité urgente (pour raison oncologique) :
o Concernant la conservation d’ovocytes et de tissus germinaux, l’évaluation actuelle du ratio bénéfice/risque n’est pas en faveur de la poursuite de cette activité ; il est donc recommandé, sauf cas très particulier, de ne pas la conduire.
o Concernant la conservation des spermatozoïdes, le ratio bénéfice/risque, spécifique à chaque patient, établissement et contexte épidémiologique, peut conduire à renoncer à une prise en charge.
Dans ce contexte singulier et évolutif, les présentes recommandations de l’Agence de la biomédecine sont susceptibles d’être révisées en tant que de besoin.
*Recommandations établies en collaboration avec les sociétés professionnelles suivantes :
• Fédération nationale des biologistes des laboratoires d’étude de la fécondation et de la conservation de l’œuf (BLEFCO)
• Fédération nationale des centres d’étude et de conservation des œufs et du sperme humains (Fédération des CECOS)
• Collège national des gynécologues et obstétriciens de France (CNGOF)
• Fédération nationale des collèges de gynécologie médicale (FNCGM)
• Groupe d’étude pour le don d’ovocytes (GEDO)
• Groupe d’études sur la fécondation in vitro en France (GEFF)
• Groupe de recherche et d’études sur la cryoconservation ovarienne et testiculaire (GRECOT)
• Société de médecine de la reproduction (SMR)
À propos de l’Agence de la biomédecine
Etablissement public dépendant du ministère de la Santé et créé par la loi de bioéthique de 2004, l’Agence de la biomédecine exerce ses missions dans quatre grands domaines de la biologie et de la médecine humaines : l’assistance médicale à la procréation, le diagnostic prénatal et génétique, la recherche sur l’embryon et les cellules souches embryonnaires ainsi que le prélèvement et la greffe d’organes, de tissus et de cellules.