Adoption : les COCA des hôpitaux vous accompagnent

La France se situe au 2e rang des pays adoptants au monde. Au-delà des difficultés administratives d’avant adoption (délais, démarches, etc.), de nombreuses questions se posent aux futurs parents avant même l’arrivée de l’enfant adopté : une vingtaine d’hôpitaux en France abrite les COCA (Consultations d’Orientation et de Conseils pour l’Adoption) pour accompagner les parents et futurs parents adoptant.
L’adoption d’enfants français ou étrangers déclenche un bouleversement psychologique et physique tant pour les adoptés que pour les adoptants. C’est pourquoi, aux côtés de l’Agence Française de l’Adoption, des collectivités territoriales et des associations, l’hôpital public a trouvé sa place pour informer, diagnostiquer et suivre ceux qui lui en font la demande.
Pré-adoption
Au CHU de Nancy, la Consultation d’Orientation et de Conseils pour l’Adoption (COCA) est ouverte depuis 2003 à l’hôpital d’enfants. Son originalité : fonctionner autour d’un triptyque constitué par une pédiatre, le Dr Anne Borsa-Dorion qui a repris depuis 2007 la consultation ouverte par le Pr Feillet, un pédopsychiatre le Dr Festus Body Lawson et une orthophoniste, Catherine Courrier. « Notre rôle est déjà effectif dans la pré-adoption : nous sommes à l’écoute des adultes qui s’inquiètent par exemple de voir arriver un enfant dont ils ignorent parfois l’âge exact car dans le pays d’origine les actes de naissance sont payants ! » expliquent les deux médecins.
Bilan médical
Le Dr Anna Borsa-Dorion ajoute : « Nous recevons des futurs parents qui s’inquiètent de pathologies infectieuses, malformatives mais aussi sur la différence de couleur ou encore le développement psychomoteur. Nous les appelons des enfants « à particularités ». Véritable portique de santé en cas d’adoption à l’étranger, les COCA offrent la possibilité de bénéficier d’un bilan médical complet de l’enfant y compris, si nécessaire, des examens spécifiques visant à diagnostiquer des maladies exotiques, comme des parasitoses précises ou encore par exemple faire le bilan d’un syndrome d’alcoolisme foetal. « Une fois ce premier contact établi nous restons au service des parents pour toutes leurs demandes suivantes qui peuvent aller du suivi de vaccination, d’une éventuelle puberté précoce jusqu’au diagnostic des troubles du sommeil révélateurs quelques fois de problèmes sous-jacents. »
A l’adolescence
Le partenariat avec le pédopsychiatre est essentiel, en particulier durant l’adolescence où émerge, parfois brutalement, la prise de conscience d’une différence pouvant amplifier les angoisses liées à la construction de l’identité de soi. Une phase délicate susceptible par contrecoups de renvoyer chaque membre de la famille à son histoire personnelle : « Je prends tout le monde en compte dans cet accompagnement qui me conduira parfois à conseiller aux parents adoptifs d’engager un travail sur eux-mêmes » explique le pédopsychiatre. « Nous sommes là pour aider nos patients à gérer cette filiation qui n’est pas biologique. In fine, du côté des ados, c’est leur permettre de digérer le « Vous n’êtes pas mes parents biologiques » et du côté des parents éviter la cristallisation du “C’est parce qu’il a été adopté !”»
Par exemple, uniquement en 2009, la COCA du CHU de Nancy a reçu 70 enfants directement pour un bilan somatique et 46 familles adoptantes à la consultation pédopsychiatrique dont 19 nouveaux suivis psychologiques comme le précisent les médecins.
> COCA du CHU de Nancy : (Consultation d’Orientation et de Conseils pour l’Adoption -CHU de Nancy – Hôpital d’enfants) :
Consultation médicale les jeudis matin sur rendez-vous (tél. : 03 83 15 47 48)
Consultation de pédopsychiatrie sur rendez-vous (tél. : 03 83 15 45 53 / 03 83 15 48 50)
Morgane Boileau
Source : CHU Nancy