Le sport intensif augmente-t-il la densité minérale osseuse des sportifs de haut niveau ?

Depuis une dizaine d’années les médecins et chercheurs du Département d’Hormonologie et de l’Unité d’Endocrinologie Pédiatrique du CHRU de Montpellier (Pr. Charles Sultan) creusent la question* et leur analyse va bientôt s’étendre à l’international. Les premières réponses sont affirmatives : les résultats de leurs travaux antérieurs montrent que les sportives pratiquant une activité induisant de fortes contraintes mécaniques sur les segments osseux (telle que la gymnastique) présentent une masse osseuse plus élevée que les adolescentes non-entraînées ou que celles pratiquant des sports à faible ou sans impact au sol (comme la natation).
Ces effets favorables sur la masse osseuse ont été observés malgré une forte prévalence des troubles du cycle menstruel, facteurs potentiellement délétères pour le tissu osseux. Les effets bénéfiques des contraintes mécaniques semblent contrebalancer les effets négatifs d’un déséquilibre hormonal comme l’hypoestrogénie. De plus, selon des données plus récentes, la morphologie de certains os ou la vitesse du remodelage osseux seraient même modifiées par le type d’activité sportive. D’où un constat riche d’enseignement : l’amélioration de la masse osseuse, acquise chez l’adolescente autour de la 20ème année et qui est définie comme le pic de masse est susceptible de réduire ultérieurement l’ostéoporose post-ménopausique.
Pour aller plus loin dans la connaissance, les Docteurs Laurent Maïmoun, Olivier Coste et Françoise Paris sous la direction du Professeur Charles Sultan initient un nouveau projet de recherche coopératif international pendant les 31èmes Championnats du Monde de Gymnastique Rythmique de Montpellier du 19 au 25 septembre prochains. Ces travaux sont menés en collaboration avec La Fédération Française et La Fédération Internationale de Gymnastique [Docteur Michel Léglise, Paris et Néoklis Georgopoulos (Grèce)]
Un partenariat industriel exemplaire avec le CHU de Montpellier
Le groupe DMS (basé à Mauguio spécialisé depuis une quinzaine d’années dans les technologies qui mesurent les paramètres osseux) s’est porté promoteur de cette étude au cours de laquelle les meilleurs gymnastes rythmiques seront comparées à de jeunes femmes ne pratiquant pas d’activité physique intensive, qui seront recrutées quant à elles dans la région Languedoc-Roussillon au cours des deux prochaines années.
Cet évènement international organisé à Montpellier représente une opportunité exceptionnelle pour mieux appréhender les répercussions d’un entraînement intensif de plus de 30 heures par semaine sur l’architecture osseuse, la croissance et le développement pubertaire, endocrinien, hormonal et gynécologique. Jusque là, ces informations étaient limitées à l’exploration de sportives de niveau régional voir national. L’extension de l’étude à l’international devrait permettre un meilleur suivi médical.
*Ce programme de recherche clinique est dirigé par le Dr Laurent Maïmoun (avec la collaboration des docteurs Françoise Paris et Pascal Philibert et du Professeur Denis Mariano-Goulart), est centré sur l’expertise des répercutions à long terme de la pratique sportive intensive (gymnastique, natation) sur le squelette (Maïmoun et al., Clinical Endocrinol 2010, Eur J Endocrinol 2011, Osteoporosis Int 2011). Il a été mené en partenariat avec la Direction Régionale de la Jeunesse, des Sports et de la cohésion Sociale (DRJSCS, Dr Olivier Coste)
Source : CHRU Montpellier www.reseau-chu.org
Services impliqués au sein du CHU de Montpellier : 1 : Département d’Hormonologie : pour les dosages (L. Maïmoun, Dr. F. Paris, Dr. P. Philibert, Pr. C. Sultan).- 2 : Unité d’Endocrinologie Pédiatrique : examen clinique des patients (Dr. F. Paris, Pr. C. Sulan).- 3 : Médecine Nucléaire : évaluation de la masse osseuse des patients (Pr. D. Mariano-Goulart).- 4 : Centre d’investigation Clinique et Département de l’Information Médicale : méthodologie (Dr. T. Mura) – 5 : Service d’Endocrinologie : Etude clinique (Dr. P. Lefbvre) – Lien d’intérêts : La société DMS finance une partie de l’étude à hauteur de près de 3 000 euros. Les responsables de l’étude ne déclarent aucun lien d’intérêt avec DMS. Enfin, ni le CHU ni l’éditeur du site www.reseau-chu.org n’ont reçu de rémunération pour cet article.