Les défibrillateurs, une obligation de santé publique


Depuis l’adoption de la loi en juin 2018, l’installation de défibrillateurs automatisés externes (DAE), est progressivement devenue une obligation pour de nombreuses structures accueillant du public. Chaque année, entre 40 000 et 50 000 personnes succombent à un arrêt cardiaque, faisant de cette initiative une question de santé publique cruciale.

Un impératif de santé publique

Un grand nombre de ces décès pourraient être évités par une intervention rapide en pratiquant les gestes de premiers secours ou en administrant une décharge électrique pour rétablir le rythme cardiaque (défibrillation). Il est à noter que les services de secours prennent en moyenne entre 8 et 12 minutes pour arriver sur les lieux d’un incident. Dans le cas d’un arrêt cardiaque, les 4 premières minutes sont essentielles pour la survie de la victime, et chaque minute supplémentaire réduit de 7% à 10% les chances de survie. Ainsi, l’installation de ces dispositifs dans des endroits publics ou dans les entreprises est désormais un enjeu crucial de santé publique.

Fonctionnement des DAC

Le défibrillateur automatisé externe est un appareil médical qui se connecte au thorax du patient à l’aide d’électrodes autocollantes. Conçu pour être utilisé par le plus grand nombre sans formation préalable, tout individu, même non-médecin, est autorisé à utiliser un DAC en vertu du décret n°2007-705 du 4 mai 2007.

L’appareil guide l’utilisateur à travers des instructions vocales détaillées, lui expliquant étape par étape les actions à effectuer, du massage cardiaque au positionnement des électrodes jusqu’au déclenchement de la décharge. Le journal LaProvence revient en détail sur l’utilisation d’un DAE.

Quelles structures doivent se doter d’un DAE ?

Depuis 2007, les autorités de santé ont pris des mesures pour permettre à chacun d’utiliser des défibrillateurs automatisés externes (DAC) si nécessaire, suite à de nombreuses études démontrant l’efficacité de la défibrillation précoce dans les minutes suivant un arrêt cardiaque pour augmenter les chances de survie. Cette mesure a été accompagnée de campagnes de formation et de sensibilisation du public aux gestes de premiers secours.

En octobre 2016, l’Assemblée nationale a adopté en première lecture une proposition de loi rendant obligatoire l’installation de défibrillateurs cardiaques. Cette loi a été définitivement adoptée par le Sénat en juin 2018. Le décret n°2018-1186 publié en décembre 2018 précise les types d’établissements soumis à l’obligation de disposer d’un DAC, à savoir :

  • Depuis le 1er janvier 2020, les établissements de catégories 1, 2 et 3 ;
  • Depuis le 1er janvier 2021, les établissements de catégorie 4 ;
  • Depuis le 1er janvier 2022, certains établissements de catégorie 5.

Les propriétaires des établissements concernés sont désormais tenus d’installer un DAC de manière visible et accessible, ainsi que d’assurer la maintenance régulière de l’appareil. Cette obligation concerne notamment les établissements de santé publics ou privés, les centres de loisirs, les gares, les bibliothèques, les stades et les centres commerciaux. En dehors des établissements soumis à cette obligation légale, toute personne est libre d’installer un DAC et ainsi contribuer à sauver des vies.