Voiture à hydrogène: pas pour demain…

Toyota a certes annoncé le lancement d’un véhicule à pile à combustible en 2015, mais les Etats-Unis affirment qu’ils n’y croient plus. Quel est donc l’avenir de l’hydrogène dans l’automobile?  En France, Renault et PSA lui tournent le dos, préférant l’électricité (Renault) ou les formules hybrides pour PSA.

 La pile à combustible, fonctionnant à l’hydrogène, a parfois été considérée comme l’avenir énergétique des moteurs électriques, mais les inconvénients ont fait déchanter nombre de ses promoteurs: coût exorbitant, autonomie trop faible, absence ou presque de circuits de distribution, -120 stations d’hydrogène aux Etats-Unis… Des obstacles techniques et financiers qui ont incité les Américains à fermer tout simplement le robinet.
Cependant, des tests restent menés pas plusieurs constructeurs. BMW fait ainsi figure de pionnier en commercialisant (au compte-goutte et sous d’importantes réserves) avec sa grande berline “Hydrogen 7”. Mais le magazine allemand “Der Spiegel” a révélé que cette BMW Hydrogen 7 polluait plus l’environnement qu’un… poids lourd diesel. Et pourtant cette voiture peut rouler à l’essence comme à l’hydrogène liquide. A condition d’en mettre beaucoup : 13.9l/100km de sans plomb en moyenne et… 50 litres d’hydrogène pour parcourir la même distance. Mais ce n’est pas le plus grave : le problème  vient de l’hydrogène liquide lui-même car il est obtenu à partir de gaz naturel et de… pétrole. Ensuite, il faut savoir que pour conserver l’hydrogène à l’état liquide, il faut le maintenir à une température inférieure à -253°C, et donc consacrer une bonne partie du réservoir à cette indispensable réfrigération. Le réservoir affiche un volume de 170 litres mais il ne peut contenir que 8kg d’hydrogène, soit une autonomie d’à peine 200km.
BMW n’est pas le seul à avoir choisi de développer l’hydrogène : mais d’autres constructeurs préfèrent la pile à combustible qui produit l’ énergie électrique nécessaire.
Pour toutes ces raisons, en France, la technologie a été écartée, Renault et PSA préférant les véhicules 100% électriques ou hybrides essence/diesel. Un choix logique? Pour l’heure oui:  non seulement le véhicule à hydrogène  coute aussi cher à produire qu’un véhicule électrique, mais un plein d’hydrogène coûte (beaucoup) plus cher qu’un plein d’essence.
• A savoir: certains préparateurs proposent des kits d’installation pour moteurs essence ou diesel. Le montage d’un générateur d’hydrogène est censé améliorer les consommations du moteur de -15% à – 40%. Mais la prudence s’impose notamment quand on  sait que les constructeurs n’homologuent pas ces transformations.
http://www.bmw.com/fr/fr/insights/technology/cleanenergy/phase_2/cleanenergy.html