Soins dentaires : la Cour des comptes dénonce les abus des dentistes

Coûts élevés des prothèses, dépassements d’honoraires trop importants, faibles remboursements… Selon le rapport de la Cour des compte sur la Sécurité sociale publié le 8 septembre, l’accès aux soins dentaires n’est pas garanti pour toute la population.
La Cour des comptes pointe dans son rapport le faible remboursement des soins onéreux et l’opacité de la fixation des prix des prothèses. Il faut débourser par exemple (chiffres de 2008) au moins 275 euros pour une couronne métallique et jusqu’à 760 euros pour une céramique mais le montant remboursé par la Sécurité sociale n’est que de 75 euros, alors que le prix du prothésiste varie entre 68 et 115 euros. Pour un bridge de trois éléments le prix facturé s’envole jusqu’à 2300 euros pour un remboursement de 195 euros. Selon la Cour, le système de tarification est devenu obsolète et les dépassements d’honoraires trop importants. Ils représentaient, en 2006, 4,2 milliards d’euros contre 2,1 milliards d’euros pour les médecins.
Dans son rapport, la Cour souligne ainsi que l’accès aux soins dentaires « n’apparaît pas garanti pour toute la population ». Pour autant, ce n’est pas le nombre chirurgiens dentistes qui est en cause puisque la France est au-dessus de la moyenne européenne avec plus de 41 000 praticiens, soit 65 pour 100 000 habitants (61 en Europe). C’est plutôt l’évolution de la démographie qui inquiète :  très mal répartis sur le territoire (de 35,7 dentistes dans la Somme à 138,8 à Paris), les dentistes vont être impactés par l’accélération des départs en retraite. Les prévisions tablent, en effet, sur une quarantaine de praticiens pour 100.000 habitants en 2030.
Plus de poids aux mutuelles
Dans son rapport la cour recommande notamment de donner aux mutuelles plus de poids pour discuter les devis avec les dentistes, d’élargir le rôle des assistantes dentaires pour les petits soins (détartrage), de faire de la prévention dans les établissements scolaires et de collecter des informations fiables sur les prothèses importées et posées et le montant des marges réalisées.
Source : avec AFP