Résaux sociaux, SMS… : les ados surconnectés dorment mal

Une étude, publiée par le Réseau Morphée sur  le sommeil des collégiens, montre que le temps passé devant les écrans en soirée, avant le coucher, augmente de plus en plus chez les adolescents. Une connexion au cours de la nuit qui se fait essentiellement via un smartphone ou une tablette.
Ainsi 33,5% des adolescents passent plus d’une heure sur un écran après dîner, 15% envoient des SMS en cours de nuit et 11% se connectent aux réseaux sociaux. Pour 30% des jeunes, se lever est extrêmement difficile le matin.
Selon le docteur Sylvie Royant-Parola, Présidente du Réseau Morphée,  il s’agit d’un comportement constaté depuis une dizaine d’années déjà. “Ce qui change en revanche, c’est le média utilisé. La télévision est quasiment abandonnée par les ados, au profit des ordinateurs et surtout des smartphones, dont la luminosité de l’écran a un effet important sur la rétine, en mimant la lumière du jour. Cela donne l’impression à notre horloge interne que la nuit n’a pas encore commencé, de ce fait notre cerveau ne lance pas les signaux du sommeil. Plus le temps passé est long, plus cet effet est important, et plus l’endormissement est retardé !”, explique-telle.
“Le fait que 15% des jeunes envoient des SMS, et 11% se connectent aux réseaux sociaux en milieu de nuit, correspond véritablement à un nouveau comportement.  Cela signifie que nos jeunes n’ont pas conscience que, pour bien dormir, il faut s’isoler, se mettre en position « off », afin de se protéger des sollicitations et des stimulations de la vie diurne. C’est le seul moyen d’avoir un sommeil de bonne qualité : rester en veille, en alerte, modifie à la fois la durée et la qualité du sommeil, et donc altère les capacités de récupération de l’organisme”, poursuit le médecin.
“Se servir de son mobile pour répondre ou envoyer des SMS est certes tentant, surtout si le téléphone est en marche sur la table de nuit…  Mais le plus troublant est de constater que cette activité peut être programmée dès le coucher, pour un rendez-vous avec des amis, à l’insu des parents qui ignorent totalement cette vie nocturne. Cette vie sociale, affective, ludique qui est en train de s’installer la nuit chez nos ados altère  considérablement la physiologie du sommeil et entraîne des conséquences majeures sur la qualité de la journée suivante”.
Résultats : pour 30% des répondants, le lever est extrêmement difficile, le matin, les jours de cours (note de 9 ou 10 sur une échelle de 10). Cela va de pair avec un coucher  de plus en plus tardif et une privation de sommeil pour 27% des ados (il leur manque au moins 2 heures de sommeil en période d’école, par rapport aux vacances ou aux jours de repos).
Autre chiffre marquant, 23% des collégiens interrogés sont somnolents ou s’endorment en classe.  “Les professeurs se plaignent à juste titre de la fatigue des élèves. Il faut vraiment que les parents prennent conscience des difficultés de leurs enfants, et les aident en leur donnant des consignes de coucher. Apprendre à respecter son sommeil pour être en forme le lendemain est une des clés de la réussite scolaire !”, conclut le docteur Sylvie Royant-Parola.