Mieux comprendre les allergies en environnement intérieur (ou allergies domestiques)

Nos journées se déroulant en très grande majorité dans des espaces clos, beaucoup d’allergènes sont à identifier au sein de ces espaces quotidiens. Il existe différentes sources d’allergènes et de polluants qui peuvent impacter notre état de santé. Le point pour mieux comprendre les allergies environnementales dites d’intérieur ou domestiques :
Définition : La réaction allergique est la conséquence d’une réponse immunitaire inappropriée de l’organisme à la suite d’une rencontre avec une substance étrangère, l’allergène. L’allergène, tout à fait inoffensif pour certains, sera considéré comme dangereux par les personnes sensibilisées et provoquera une réaction allergique. En effet, il existe chez l’allergique des anticorps de la classe IgE, qui reconnaissent spécifiquement les allergènes auxquels la personne est sensible, déclenchant la réaction. La prédisposition des individus à développer une réponse de type IgE vis-à-vis des allergènes est appelée atopie. Il a été démontré qu’il existe un terrain héréditaire dit « terrain atopique » à ce type de prédisposition. Ainsi, le risque de développer une allergie respiratoire s’accroît dans les familles d’allergiques, même si les enfants ne seront pas forcément réactifs aux mêmes allergènes que les parents.
Les différents types d’allergènes :
– Les pneumallergènes (allergènes inhalés)
– Les trophallergènes (allergènes ingérés)
– Les allergènes de contact
– Les médicaments
– Les venins d’hyménoptères (abeilles, guêpes, frelons)
La période de sensibilisation
L’allergie se manifeste en 2 temps :
– La 1ère phase dite « de sensibilisation » définit le premier contact entre l’allergène et le système immunitaire qui va développer des anticorps spécifiques à cette substance (les immunoglobulines E – IgE). Les IgE spécifiques diffusent dans l’ensemble de l’organisme et se fixent sur des « cellules cibles ».
– La 2ème phase, qui correspond à un contact ultérieur entre l’allergène et l’organisme, provoque une activation des cellules portant les anticorps et entraîne la libération de substances toxiques (les médiateurs de l’allergie). C’est au cours de ce contact ultérieur avec l’allergène que le sujet déclenche des manifestations cliniques de nature allergique plus ou moins graves en fonction de chaque individu et de l’existence de cofacteurs.
Les différentes manifestations allergiques
1. La rhinite allergique : Forme la plus fréquente de l’allergie respiratoire, la rhinite allergique est une inflammation des voies aériennes supérieures (gorge, nez) et des yeux, consécutive à une exposition des muqueuses à un allergène (inhalation). La classification de la rhinite allergique selon la Société Française d’Allergologie se base sur la durée (intermittente ou persistante), la sévérité des symptômes et leur impact sur la qualité de vie.
Il existe deux types de rhinites allergiques :
• les rhinites allergiques intermittentes entraînant des symptômes sur une durée inférieure à 4 jours par semaine ou 4 semaines par an. Ces rhinites sont souvent saisonnières et associées aux périodes de pollinisation (entre février et septembre) ;
• les rhinites allergiques persistantes au delà de 4 jours par semaine et de 4 semaines dans l’année.
2. L’asthme allergique : 80 % des asthmes sont d’origine allergique. L’asthme allergique entraine une contraction des muscles et une inflammation des bronches provoquant un rétrécissement des voies respiratoires.
Les symptômes sont : des difficultés à respirer, un essoufflement, une respiration sifflante, une sensation d’oppression dans la poitrine ainsi qu’une toux irritante. L’asthme peut s’aggraver et entrainer une hospitalisation. Sa sévérité est définie selon différents stades relatifs à la fréquence des symptômes et à leur impact sur la qualité de vie du patient.
3. L’urticaire et l’oedème de Quincke : 20 % de la population mondiale fera une crise d’urticaire au cours de son existence. Il s’agit d’une éruption cutanée fréquente dont l’exemple le plus connu est celui de la piqure d’ortie.
Lorsqu’une urticaire se localise au niveau de la tête, des mains ou des pieds, elle se transforme en un gonflement qui peut devenir très impressionnant surtout au niveau du visage. On parle alors d’angiooedème. Seulement 5% des crises d’urticaire ou des oedèmes de Quincke sont d’origine allergique. Il est tout de même important de les diagnostiquer car ils peuvent représenter un risque potentiellement grave. Une urticaire ou un oedème de Quincke allergique est soit d’origine alimentaire, médicamenteuse ou secondaire à une piqure de venin (guêpe ou abeille).
4. L’eczéma atopique : L’eczéma atopique atteint 15 à 30 % des nourrissons et enfants et 2 à 10 % des adultes. Les manifestions sont variables en fonction de l’âge. Chez le nourrisson l’eczéma se situe plus volontiers sur le front et les joues. En vieillissant, il se localisera sur les plis de flexion (poignets, genoux, coudes) mais aussi sur le visage et la partie supérieure du tronc. Ces lésions eczémateuses assèchent la peau, produisant des rougeurs, des démangeaisons et parfois des croûtes.
5. La conjonctivite : C’est une inflammation de la muqueuse conjonctivale suite à un contact avec des pneumallergènes. Les symptômes les plus fréquemment observés sont un prurit oculaire, une rougeur et des larmoiements. Cette manifestation allergique est souvent associée à d’autres (rhinite ou asthme).
6. L’anaphylaxie et le choc anaphylactique : L’anaphylaxie, est une réaction grave de l’organisme qui met en jeu le pronostic vital. Lorsqu’elle est d’origine allergique, elle se produit après un contact avec un allergène. Ce contact peut se produire par ingestion, par injection, parfois par inhalation, très rarement (mais cela est possible) par simple contact sur la peau. L’anaphylaxie peut se manifester de différentes manières. Il peut s’agir de l’apparition brutale ou rapide d’une réaction cutanéo-muqueuse (urticaire, gonflement du corps, oedème des lèvres, de la langue…) accompagnée d’au moins une des réactions suivantes : respiratoires (crise d’asthme, gêne laryngée) et/ou cardiovasculaires et/ou gastro intestinales (douleurs abdominales, vomissements). Il peut s’agir de l’apparition d’au moins deux des réactions suivantes après l’exposition probable à un allergène : réaction cutanéo-muqueuse, atteinte respiratoire, baisse de la tension artérielle, réaction gastrointestinale persistante. Il peut s’agir enfin d’une baisse brutale de la tension artérielle après exposition à un allergène connu. On parle alors de choc anaphylactique. On voit ainsi que l’anaphylaxie n’est pas uniquement le choc anaphylactique. Un patient présentant, par exemple, rapidement après ingestion d’un aliment auquel il est allergique, une urticaire généralisée et des troubles respiratoires présente en fait une réaction anaphylactique. Cette réaction (tout comme le choc anaphylactique) implique obligatoirement l’administration d’adrénaline (le médicament qui peut sauver) et une surveillance médicale d’au moins 24 heures.
Les allergènes présents à l’intérieur :
Acariens
Moisissures
Phanères d’animaux
Blattes et cafards
Plantes
Latex
Polluants présents en intérieur :
Composés organiques volatils
Dioxyde d’azote
Tabac
Plus d’informations :
La Journée Française de l’Allergie 2012 traitera des allergènes présents dans l’air intérieur. Destiné à alerter le grand public et à lui apporter des conseils pratiques sur son environnement quotidien, cet événement, animé par la communauté des allergologues et initié par l’Association Asthme & Allergies, aura lieu le 20 mars 2012. Un tchat en direct permettra à chacun de poser toutes ses questions ce jour-là à des allergologues et des experts de l’air intérieur.
> www.allergiesairinterieur.org