Médicaments non remboursables : l'Autorité de la concurrence favorable à la vente en grande surface

L’Autorité de la concurrence vient de rendre rendu public un avis dans lequel elle se prononce en faveur d’une ouverture encadrée et limitée de la distribution au détail des médicaments non remboursables. Dans la foulée, Marisol Touraine, la ministre des affaires sociales et de la santé, a réaffirmé jeudi son opposition à la vente de médicaments en grandes surfaces.

“Loin d’appeler à une refonte totale de la distribution du médicament en ville, qui pourrait être nuisible à la politique de santé publique”, l’Autorité de la concurrence, appelle” de ses vœux une adaptation progressive et limitée du secteur aux nouveaux modes de commercialisation et aux attentes des consommateurs en matière de prix et de services”, indique l’autorité dans un communiqué.
Elle constate dans son avis que l’intensité de la concurrence entre officines est relativement faible comme en témoignent les très forts écarts de prix (de 1 à 4) relevés sur les médicaments non remboursables. “Cette situation est défavorable aux consommateurs, et ce d’autant plus qu’elle s’accompagne d’un manque d’information et de publicité sur les prix, qui les empêchent d’établir des comparaisons”, estime-t-elle.
Ainsi, l’Autorité de la concurrence demeure favorable, à l’issue de sa consultation publique, à la vente des  médicaments d’automédication et de certains produits « frontières » (comme par exemple les tests de grossesse, produits d’entretien pour lentilles de contact) en parapharmacie ou en grandes surfaces, en plus des pharmacies. L’autorité se dit ainsi “convaincue, notamment au regard d’exemples étrangers, que ces formes de commerce, qui ont des capacités de négociation très fortes avec les fournisseurs, pourront offrir des avantages aux consommateurs en termes de services ou de prix”.
Elle souligne cependant qu’il “convient d’encadrer la commercialisation par des règles strictes, qui garantissent la qualité et la sécurité de la vente du médicament, et notamment la présence d’un pharmacien diplômé, la création d’un espace de vente dédié et l’obligation de délivrance d’un conseil”. Des mesures, qui selon elle, “permettront de garantir que les médicaments ne seront pas banalisés dans les nouveaux points de vente”.

Marisol Touraine opposée à la vente de médicaments en grandes surfaces

Dans un communiqué, la ministre de la Santé a réagi jeudi à cet avis se déclarant toujours opposée à la vente de médicaments en grandes surfaces. Marisol Touraine a ainsi réaffirmé “son attachement au monopole officinal sur les médicaments, qui permet à notre pays de sécuriser leur dispensation et d’agir efficacement contre la contrefaçon, tout en garantissant l’accès de nos concitoyens aux médicaments sur l’ensemble du territoire”. La ministre estime ainsi que “leur dispensation nécessite, au bénéfice des patients, notamment âgés, l’exercice d’une mission de conseil, à l’officine comme pour la vente en ligne”.