L’insulinothérapie fonctionnelle : vivre avec le diabète de type 1

L’insulinothérapie fonctionnelle est une méthode d’adaptation des doses d’insuline pour le diabète de type 1 qui permet une plus grande liberté alimentaire tout en conservant un bon équilibre glycémique.
Le diabète se caractérise par un manque partiel ou total de production d’insuline par l’organisme. Il est défini par une glycémie à jeun supérieure à 1,26 g/l ou par une glycémie supérieure à 2 g/l à n’importe quel moment de la journée  *. Le diabète de type 1 (anciennement insulinodépendant) est une maladie auto-immune caractérisée par une défaillance profonde de la sécrétion d’insuline. Sans insuline, l’organisme ne peut pas stoker et utiliser correctement la nourriture, en particulier les sucres ingérés. L’insulinothérapie est alors indispensable et doit être poursuivie tout au long de la vie.

L’apprentissage de l’insulinothérapie fonctionnelle

Son apprentissage doit être réalisé auprès de professionnels de santé formés à cette technique. Cette méthode repose sur trois principaux concepts qui sont l’insuline basale (ou insuline pour vivre), l’insuline prandiale (ou insuline pour manger) et l’insuline de correction (ou insuline pour soigner).
L’apprentissage de l’insulinothérapie fonctionnelle permet en outre de déterminer la quantité de sucre à prendre pour corriger une hypoglycémie et permet de savoir comment modifier les doses d’insulines en vue d’une activité physique prévue.  Mais attention : tous ces paramètres sont personnels et varient d’un individu à un autre. Ils doivent être déterminés avec l’aide d’un diabétologue. L’application de l’insulinothérapie fonctionnelle nécessite un apprentissage auprès de professionnels de santé formés à cette technique.

Les 3 concepts :

L’insuline basale est la quantité nécessaire d’insuline lente (ou de basale à la pompe) pour maintenir la glycémie dans la fourchette normale (0.70 à 1.40 g/l) pendant la nuit, à distance des repas ou lorsque le patient est à jeun. L’expérience réalisée pour déterminer finement les besoins en insuline basale est une journée de jeûne. Cette expérience fait partie intégrante de la formation à l’insulinothérapie fonctionnelle.
L’insuline prandiale est la quantité nécessaire d’insuline ultra-rapide (ou de bolus à la pompe) pour « brûler » les glucides du repas. La quantité d’insuline prandiale s’adapte donc à la quantité de glucides du repas. Pour chacun des trois repas, on peut déterminer un ratio glucidique (en unités pour 10 g de glucides) qui permettra l’adaptation de la dose d’insuline repas à toutes les situations, en appliquant une simple règle de trois.
Exemple : Un homme diabétique de type 1 formé à l’insulinothérapie fonctionnelle sait que son ratio du matin est de 2 unités pour 10 g de glucides.
Le samedi matin, il mange pour son petit-déjeuner 3 biscottes beurrées (20g de glucides) et 1 verre de jus d’orange (20g de glucides). Il mange au total 40g de glucides donc il fera 2 unités x 4 = 8 unités d’insuline ultra-rapide avant ce petit déjeuner.
Le dimanche matin, il mange 2 croissants (40g de glucides) et une portion de Corn-Flakes (20g de glucides). Il mange au total 60g de glucides donc il fera 2 unités x 6 = 12 unités d’insuline ultra-rapide avant ce petit déjeuner.
L’insuline de correction est la quantité nécessaire d’insuline ultra-rapide (ou de bolus à la pompe) pour normaliser la glycémie d’un sujet en hyperglycémie. Ce concept est encore appelé ‘sensibilité à l’insuline’. Lors d’une formation à l’insulinothérapie fonctionnelle, on détermine ce paramètre qui peut se résumer ainsi : 1 unité d’insuline ultra-rapide fait baisser la glycémie de X mg/dl.
– Exemple 1 : Le même homme diabétique de type 1 formé à l’insulinothérapie fonctionnelle sait que 1 unité d’insuline ultra-rapide le fait baisser de 40 mg/dl. Il présente une hyperglycémie à 220 mg/dl à 11h00 du matin. Il souhaite ramener sa glycémie à 100 mg/dl. Il doit faire baisser sa glycémie de 220-100 = 120 mg/dl. Il injecte donc une dose d’insuline ultra-rapide de 3 unités (3 x 40 = 120) pour corriger cette hyperglycémie.
– Exemple 2 : L’insuline prandiale et l’insuline de correction peuvent être utilisées en même temps. Toujours ce même homme diabétique de type 1 formé à l’insulinothérapie fonctionnelle : il présente une hyperglycémie à 180 mg/dl avant son petit déjeuner. Il décide ce jour là de manger 3 biscottes et 1 verre de jus d’orange (40g de glucide au total pour ce repas). Il calcul son insuline prandiale : 2 unités x 4 = 8 unités. Il calcule son insuline de correction : il souhaite baisser de 80 mg mg/dl donc prévoit 2 unités d’insuline de correction. Il s’injectera au total 8 unités d’insuline prandiale + 2 unités d’insuline de correction soit 10 unités d’insuline ultra-rapide avant son petit déjeuner.
Sources : Association les diablotines et le CHU de Caen / * Guide HAS pour patients – ALD