Hôpitaux : la HAS dénonce la maltraitance "ordinaire"

La Haute Autorité de Santé (HAS) publie un rapport sur « la maltraitance ordinaire » ressentie au sein des établissements de santé à la fois par les usagers et par les professionnels.

Dans ce rapport, les patients hospitalisés et leurs proches témoignent des difficultés qu’ils ont rencontrées au sein des hôpitaux : sentiment d’avoir été abandonnés, mal ou pas informés, d’avoir été insuffisamment écoutés ou humiliés, ou encore des attentes interminables et inexpliquées. Un ensemble de ressentis, d’actes ou de paroles que l’on désigne sous les termes de « maltraitance ordinaire».
Pour cerner ce phénomène et renforcer la réflexion sur des moyens de prévention, la HAS a demandé au cabinet C.Compagnon. Conseil de réaliser une étude fondée sur des témoignages de malades, de proches et de professionnels. Objectif : décrypter l’univers hospitalier au quotidien comme il est ressenti par ceux qui y séjournent et y travaillent.
Les perceptions des patients et de leurs proches ont été analysées au travers de 59 témoignages écrits (lettres, publications sur Internet, etc.) et des entretiens réalisés avec 23 personnes. Par ailleurs, 16 professionnels des établissements de santé qui apparaissent comme des « référents » dans le domaine de la bientraitance et de la prévention de la maltraitance ont été interrogés.

Deux grands types de « maltraitance ordinaire »

L’analyse de témoignages d’usagers met souvent en lumière l’humanité des professionnels rencontrés mais paradoxalement aussi un manque d’écoute, de considération ou d’information. Les perceptions des patients et de leurs proches ont permis d’identifier deux grands types de maltraitance :
une maltraitance liée à des comportements individuels : par exemple, les professionnels qui échangent et discutent entre eux en ignorant le patient présent dans la pièce, les professionnels qui n’entendent pas ce que leur disent les malades ou leurs proches, les menaces et humiliations, la culpabilisation des proches.
une maltraitance liée à l’organisation : par exemple, la mise à distance des proches, le manque de disponibilité des professionnels, le rythme imposé des soins, le bruit, les dysfonctionnements d’une organisation complexe, les sorties mal préparées, l’absence de réponse aux courriers de doléance.
 
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Source : HAS – Étude de Claire COMPAGNON et Véronique GHADI ” la maltraitance “ordinaire” dans les établissements de santé”