Grippe A: les experts de l'OMS au banc des accusés

Alors que mardi matin, le numéro deux de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), le Dr Keiji Fukuda, a été auditionné à Strasbourg par la commission santé du Conseil de l’Europe, Le Parisien vient de publier une enquête selon laquelle les “liens d’intérêts” entre six experts de l’OMS et des firmes pharmaceutiques “sont avérés”.

Ces liens, selon le quotidien, pourraient avoir pesé sur la surestimation du risque représenté par la grippe A (H1N1).
Le Dr Keiji Fukuda, conseiller spécial pour la pandémie de grippe H1N1 et numéro deux de l’OMS s’est défendu ce matin, face à la commission Santé du Conseil de l’Europe, expliquant que: “un comité d’experts des huit pays les plus exposés, sélectionnés pour leur compétences individuelles, a estimé à l’unanimité que tous les critères étaient réunis pour déclarer la pandémie en juin.” Une audition qui a été effectuée à la demande de Wolfgang Wodarg, député socialiste allemand, qui reproche depuis plusieurs semaines à l’organisation d’avoir « semé la panique ».
L’OMS “n’a pas été indûment influencée par les laboratoires”, a assuré le Dr Keiji Fukuda devant la Commission européenne précisant que les experts consultés, dont certains travaillent également pour des firmes pharmaceutiques, «doivent signer une déclaration relative à leurs intérêts privés». “Si un expert nous a délibérément dissimulé ses collaborations extérieures, s’il nous a menti, il sera sanctionné“, a-t-il ajouté.
En France, la polémique enfle
Selon Le Parisien paru mardi, l’OMS (Organisation mondiale de la santé) aurait volontairement surestimé le risque représenté par le virus de la grippe A.  Le quotidien affirme ainsi que les “liens d’intérêts” entre six experts de l’OMS et des firmes pharmaceutiques “sont avérés”. “Même s’ils affirment leur indépendance, leurs relations avec les laboratoires entretiennent les soupçons sur l’impartialité de leurs décisions au sein de l’OMS”, estime le Parisien. “Cette accusation est fausse. Il s’agissait bien d’une pandémie”, se défend Keiji Fukuda, le numéro deux de l’OMS dans les colonnes du quotidien.