Chirurgie de la cataracte : ville ou hôpital ?

La Haute Autorité de Santé a dit non : pas de chirurgie de la cataracte en cabinet de ville sauf à développer des centres autonomes de chirurgie. Pour la HAS, la chirurgie de la cataracte doit s’effectuer au sein d’un bloc opératoire.La chirurgie de la cataracte est un acte fréquent et s’adresse essentiellement à une population âgée. La cataracte touche en France plus de 20% de la population âgée de 65 ans et plus de 60 % après 85 ans. Il s’agit d’une chirurgie fonctionnelle réalisée majoritairement dans des structures d’anesthésie ou de chirurgie ambulatoire des établissements de santé, ce qui permet au patient de rentrer à son domicile le soir même de l’intervention.
La simplification des modalités anesthésiques (anesthésie locale) et la standardisation de la technique ont amené les pouvoirs publics à s’interroger sur la possibilité d’alléger les contraintes environnementales. Ainsi, la direction de la Sécurité Sociale a saisi la HAS pour définir les conditions de réalisation de cet acte chirurgical et se prononcer sur sa réalisation en cabinet d’ophtalmologie de ville.
Le rapport d’évaluation de la HAS publié vendredi 15 octobre 2010  acte le principe que quel que soit le lieu où la chirurgie de la cataracte est effectuée, les conditions de réalisation de cette opération doivent répondre à un même niveau d’exigence en matière de sécurité et de qualité pour le patient.
Pas de chirurgie de la cataracte en ville sauf à développer des centres autonomes de chirurgie
Pour la HAS, la chirurgie de la cataracte doit s’effectuer au sein d’un bloc opératoire, qui est actuellement le seul environnement technique garantissant un niveau d’asepsie adapté à cette chirurgie. A terme, cet environnement pourrait correspondre à une structure de type centre de chirurgie ambulatoire autonome, s’il respecte des règles telles que les bonnes pratiques en matière d’hygiène ; la gestion des équipements et des dispositifs médicaux ; les procédures de bio-nettoyage, …
Enfin, la HAS préconise la possibilité d’un recours à un médecin anesthésiste sur site, y compris lors d’une anesthésie locale ou topique (instillation de gouttes d’anesthésique). Cette possibilité permettrait de compléter la modalité anesthésique si nécessaire et garantir une prise en charge adaptée en cas de complications – notamment liées à des maladies associées, fréquentes dans la tranche d’âge de la population concernée. Les modalités de cette organisation restent à définir dans le cadre de structures de type centre de chirurgie ambulatoire autonome.
Source : HAS