Médicaments, vaccins : la confiance des Français se dégrade

Selon les résultats de l’Observatoire sociétal du médicament* du Leem (Les Entreprises du Médicament), 84 % des Français ont confiance dans les médicaments (- 1 point par rapport à 2015). Néanmoins,  la défiance vis-à-vis des vaccins progresse avec seulement un Français sur deux qui considère aujourd’hui que la vaccination présente plus de bénéfices que de risques.
En effet, avec une perte de deux points par rapport à 2015, les vaccins enregistrent le taux de confiance le plus bas (69 %) depuis le lancement de l’Observatoire sociétal du médicament en 2012. Seul un Français sur deux considère aujourd’hui que la vaccination présente plus de bénéfices que de risques. Les perceptions varient d’une génération à l’autre : 63 % des 55-59 ans s’accordent pour dire que les vaccins sont plus bénéfiques que risqués. Ils ne sont en revanche que 43 % chez les 25-34 ans. Par ailleurs, 40 % des Français sondés déclarent ignorer si leurs vaccins sont à jour.
Si 84 % des Français ont confiance dans les médicaments (- 1 point par rapport à 2015), le niveau se dégrade néanmoins pour la quasi-totalité des médicaments : médicaments sur ordonnance (88 %, – 5 points), médicaments remboursés (88 %, – 4 points), médicaments de marque (87 %, – 2 points), médicaments non remboursés (74 %, – 1 point) et sans ordonnance (70 %, – 3 points), et vaccins (69 %, – 2 points). Seule l’homéopathie progresse dans l’esprit des Français avec un niveau de confiance en hausse de 2 points à 73 %. Quant aux génériques, ils conservent leur niveau de confiance de 2015 (68 %).
La confiance accordée aux lanceurs d’alerte en forte progression

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Si les professionnels de santé sont toujours considérés par les Français comme les sources d’informations les plus fiables concernant le médicament, les niveaux de confiance diminuent légèrement par rapport à l’enquête de 2015 : médecins traitants (93 %, – 2 points), médecins spécialistes (92 %, – 4 points), infirmières (89 %, – 2 points) ou pharmaciens (88 %, – 2 points). A l’inverse, la confiance accordée aux lanceurs d’alerte monte en puissance (69 %, + 24 points). A noter que les entreprises du médicament chutent de 4 points : seuls 45 % des Français leur font confiance en matière d’information sur les médicaments. Elles restent toutefois devant la presse écrite (37 %), la radio (34 %), la télévision (27 %), Internet (24 %) et les hommes politiques (12 %).
« Malgré un contexte général marqué par un certain nombre de polémiques liées au prix ou encore à l’accessibilité des traitements, les Français réaffirment leur confiance dans les médicaments, analyse Brice Teinturier, directeur général délégué d’Ipsos France. Dans le même temps, la baisse de la confiance vis-à-vis des figures médicales traditionnelles que sont les médecins (traitants ou spécialistes), les infirmier(e)s ou encore les pharmaciens par rapport aux informations données sur les médicaments peut s’analyser à la lumière de la crise de confiance plus globale à l’égard des autorités et des experts que l’on voit progresser au sein de l’opinion depuis ces dernières années. Les professionnels de santé n’y échappent pas. Ce phénomène est toutefois préoccupant en ce qui concerne les vaccins et les questionnements des Français quant à leur efficacité, voire leur dangerosité. Si l’érosion de la confiance à l’égard des professionnels de santé en ce qui concerne l’information sur les médicaments se confirmait, voire s’amplifiait, qui serait demain à même de combattre efficacement ce mouvement de défiance à l’égard de la vaccination ? »
* Etude Ipsos pour le Leem, réalisée auprès de 1 000 personnes, interrogées par Internet entre le 09 et le 16 juin 2016 (échantillon âgé de 18 ans et plus, représentatif de la population nationale).
Source : Leem