Pesticides: apprenez à jardiner autrement !

Chaque année, un peu moins de 5 000 tonnes de pesticides – fongicides, herbicides, insecticides – sont répandues en zones non agricoles (jardins particuliers, cimetières, voiries – trottoirs, parcs publics, terrains de sports, zones industrielles et aéroports). Sur les 17 millions de jardiniers amateurs en France (1), 32% estiment que ces produits sont dangereux alors que 20% considèrent encore que ces produits sont sans danger.
Une étude de l’Université du Minnesota évalue à moins de 1% la part des pesticides qui entre en contact avec l’organisme ciblé et donc à 99% les substances qui se dispersent dans notre environnement (2). On trouve ains des résidus de pesticides dans la nature, les milieux aquatiques (pollution des nappes phréatiques), les sols, l’air, les organismes vivants, les aliments, l’eau potable, le corps humain… En France, des pesticides sont retrouvés dans 91 % des cours d’eau et 55 % des eaux souterraines (3) et 44,5 % des échantillons de fruits, légumes et céréales prélevés contiennent des résidus de pesticides (4).
La prise de conscience de la toxicité des pesticides s’avère très faible chez les jardiniers amateurs qui recherchent avant tout des produits efficaces, plus que des produits « bio » ou « naturels ».
Fort de ce constat, le Ministère de l’Ecologie, du Développement durable, des Transports et du Logement et ses partenaires (5) lancent pour la troisième année consécutive la campagne « Les pesticides, apprenons à nous en passer ! » pour encourager les pratiques alternatives à l’usage des pesticides.
Jardiner autrement c’est penser et aménager différemment son jardin, adapter ses habitudes de consommation et accepter de nouveaux critères esthétiques comme les herbes spontanées pour limiter l’usage de pesticides dans son jardin.
Quelques trucs et astuces
pour éviter l’usage des pesticides et privilégier les méthodes douces
– Bien choisir les variétés de plantes cultivées en fonction du climat, du sol et de leur résistance ou leur tolérance aux parasites et maladies ;
– Instaurer une rotation des cultures d’une année à l’autre pour rompre le cycle de développement des parasites ;
– Couvrir le sol d’un paillage végétal ou minéral pour éviter le développement des mauvaises herbes au pied des plantations isolées ;
– Utiliser du compost ou du fumier pour fertiliser le sol ;
– Favoriser les associations de cultures ;
– Désherber manuellement, thermiquement, avec un outil adapté (binette, sarcloir) ou en appliquant de l’eau chaude portée à une température de 90°C.
Précautions d’emploi à respecter en cas d’usage de produits de traitement au jardin
En dernier recours, lorsqu’un traitement est envisagé, il est primordial de choisir un produit adapté, de prendre les précautions nécessaires pour protéger sa sécurité et celle de ses proches, de respecter les règles strictes pour garantir son efficacité et préserver l’environnement, sans oublier de privilégier les applications les plus localisées possibles.
1 Etude Jardivert 2010 de la société SYNAPSE : étude comportementale sur les jardiniers amateurs face à l’usage des produits phytosanitaires.
2 Pimentel, University of Minnesota, 1996.
3 Rapport Ifen, 2007.
4 DGCCRF, 2007.
5 Onze organismes ou associations très actifs dans le monde du jardin se sont déjà engagés à oeuvrer dans le sens d’une incitation à réduire l’usage des pesticides, en signant un accord cadre avec le ministère de l’Agriculture et du Développement durable : AJJH, CNJCF, FMB, FNJFC, FNMJ, Jardiniers de France, Jardinot, HPF, Noé Conservation, SNHF, UPJ, Onema.

En savoir plus sur : www.jardiner-autrement.fr