Hépatite B : des parents encore réticents vis-à-vis du vaccin

A l’occasion de la Journée mondiale contre l’hépatite, le Bulletin épidémiologique hebdomadaire (BEH) de l’InVS a publié les résultats d’une enquête* sur les réticences des familles vis-à-vis de ce vaccin.

La vaccination contre le virus de l’hépatite B est recommandée depuis 1994 chez tous les nourrissons, et en rattrapage chez les adolescents jusqu’à l’âge de 15 ans révolus. Malgré une vaccination des nourrissons plus systématique depuis l’admission au remboursement du vaccin hexavalent en 2008, la couverture vaccinale reste insuffisante, notamment chez les grands enfants et les adolescents. Une vaccination complète (3 doses) était observée chez 51% des enfants scolarisés en grande section de maternelle en 2012-2013 et 43% des enfants de classe de troisième en 2008-2009.

L’enquête en ligne a été mise en place de 2012 à 2014 dans l’objectif de décrire les attitudes et déterminants psychosociaux de la vaccination contre l’hépatite B chez les parents d’enfants de 1 à 16 ans.
Parmi les 5 922 parents interrogés, 42,4% ont déclaré que tous leurs enfants étaient vaccinés contre l’hépatite B, 31,3% qu’au moins l’un d’entre eux n’était pas vacciné et 26,4% n’étaient pas certains de la vaccination de tous leurs enfants.
Parmi ceux ayant au moins un enfant non vacciné, trois profils ont été identifiés :
Premier profil : 46,8% des parents étaient méfiants vis-à-vis de la vaccination et n’auraient pas accepté de faire vacciner leur enfant si on leur avait proposé le jour même de l’enquête et n’avaient pas l’intention de le faire dans les trois mois. Il s’agissait plutôt de personnes de catégorie socioprofessionnelle supérieure avec des revenus élevés, qui se déclaraient pour la majorité d’entre elles (86,2%) favorables à certaines vaccinations et défavorables à d’autres
Le deuxième profil en termes de fréquence (36,0%, soit 11,3% de l’effectif total) était composé de personnes opposées à la vaccination contre l’hépatite B. La quasi-totalité de ces personnes étaient en désaccord avec le fait qu’il serait facile de faire vacciner leurs enfants, que ce serait une bonne chose pour eux, et qu’elles seraient approuvées par leur entourage. Aucune de ces personnes n’avait l’intention de faire vacciner ses enfants dans les trois mois et plus des trois quarts pensaient que leurs enfants ne pourraient pas attraper l’hépatite B s’ils n’étaient pas vaccinés. Cette catégorie était représentée par une majorité de femmes et davantage de personnes âgées de 35 ans et plus. Parmi ces personnes, 5,4% étaient défavorables à toutes les vaccinations.
Dernier profil, 17,2%, étaient plutôt compliants et auraient accepté (dans 89% des cas) de faire vacciner leurs enfants si on leur avait proposé au moment de l’enquête. Un peu plus d’un tiers d’entre elles disent avoir l’intention de le faire dans les trois mois.  Il s’agissait en majorité d’hommes, plus jeunes, habitant dans des villes de plus de 100 000 habitants. La catégorie socioprofessionnelle la plus représentée dans ce groupe était celle des employés et ouvriers.
* Limousi F, Gautier A, Cogordan C, Nugier A, Jestin C, Lydié N. Les réticences des parents face à la vaccination contre l’hépatite B en France : une enquête en ligne auprès de 5 922 parents, 2013. Bull Epidémiol Hebd. 2015;(26-27):485-91.
Source : InVS / BEH