40% des Français s'interrogent sur la santé mentale d'un proche

4 Français sur 10 avouent s’être posés des questions sur la santé mentale d’un proche. C’est le résultat d’une enquête Ipsos-FondaMental-Klesia. Les Français y expriment un besoin très fort d’information.  Car même si les Français s’intéressent aux maladies psychiatriques, leurs connaissances restent faibles.
Le Pr Marion Leboyer, directrice de la fondation FondaMental, et Laila Idtaleb, directrice du département santé d’Ipsos, ont présenté ce matin les résultats de cette enquête. L’occasion de rappeler que la prévention en psychiatrie est possible, efficace et rentable. Aujourd’hui, les maladies mentales touchent de près ou de loin une majorité de Français.
• plus d’1 Français sur 2 (58%) déclare être concerné par les maladies mentales, dont 13% personnellement (+8 points par rapport à une enquête similaire menée en 2009).
• La dépression apparaît comme la maladie la plus répandue : près d’un Français sur deux (47%) se dit concerné, dont 8% personnellement.
Pourtant, la méconnaissance est flagrante
Si les maladies mentales les plus citées spontanément sont la schizophrénie (56%), les maladies maniacodépressives / troubles bipolaires (26%) et la dépression (18%), 46% des Français associent spontanément les maladies mentales à des maladies pourtant neurologiques comme la maladie d’Alzheimer (38%) ou la maladie de Parkinson… 6% ne parviennent même pas à citer de maladies mentales.
Près de 9 Français sur 10 ne se sentent pas assez informés au sujet de la prévention des maladies mentales, ce qui en fait l’une des pathologies où le besoin d’informations est le plus criant. Prévention, conduites à tenir en cas de troubles suspectés, ou encore prise en charge post-­‐ diagnostic, les besoins d’information sont ainsi largement exprimés :
• 70% disent se sentir faiblement ou pas informés sur les structures disponibles en cas de problème de santé mentale,
• 55% se disent mal ou pas informés sur le professionnel de santé à consulter en cas de problèmes mentaux,
• 78% se déclarent mal ou pas informés sur les traitements existants.
Mieux prévenir les maladies mentales
La Fondation FondaMental, à l’origine de cette enquête, rappelle que la prévention en psychiatrie est possible, efficace et rentable. Ses 3 objectifs pour les années à venir :
1. Déstigmatiser et faire connaître les maladies mentales et leurs facteurs de risque (hygiène de vie, traumatismes infantiles, cannabis…)
2. Encourager une spécialisation accrue (comme pour le cancer, obésité, Alzheimer…). La Fondation FondaMental a déjà mis en place un dispositif, complémentaire de la psychiatrie généraliste existante et s’inscrivant dans le cadre de l’offre de soins sectorisée : les Centres Experts (troubles bipolaires, schizophrénie, syndrome d’Asperger, dépression résistante), qui sont des plateformes de diagnostic et de recherche. Après évaluation, ceux-ci devraient être labellisés avec comme perspective leur renforcement et leur généralisation en tant que maillon indispensable du parcours de soin.
3. Renforcer la recherche sur les maladies mentales afin d’améliorer la connaissance sur les facteurs de risque, les mécanismes physiopathologiques et les biomarqueurs de ces pathologies, identifier de nouvelles voies thérapeutiques, mieux évaluer les coûts et l’efficacité des prises en charge, etc.
M.B. Sources : Fondation FondaMental & groupe de protection sociale Klesia