Episode dépressif majeur : quels sont les symptômes ?

La dépression est l’une des maladies ou états psychiques les plus répandues et ce terme générique désigne en réalité un ensemble de « maladies ou états dépressives(fs) ». Parmi elles, l’épisode dépressif majeur (EDM) est la plus répandue. L’EDM est identifié à l’issue d’un diagnostic complexe et il ne doit pas être confondu avec la notion de vague à l’âme ou de tristesse.
Qu’est-ce qu’un Episode Dépressif Majeur ?
L’épisode dépressif majeur ou EDM se caractérise par une « humeur dépressive » (pessimisme et vision négative de l’existence, de soi-même, de l’avenir) ou une perte d’intérêt ou de plaisir généralisée pendant au moins deux semaines consécutives, et ce pratiquement toute la journée et presque chaque jour. L’EDM est avéré si, durant cette période apparaissent aussi plusieurs (au moins quatre) symptômes, tels qu’une fatigue, un ralentissement psychomoteur, un changement d’appétit ou de poids, une insomnie, des difficultés à se concentrer ou à prendre des décisions, des idées de dévalorisation ou de culpabilité et des idées de mort récurrentes ou des tentatives de suicide, et qu’ils entraînent une perturbation des activités habituelles.
18 % des Français présentent un épisode dépressif majeur au cours de leur vie

Les résultats de l’enquête Anadep* montrent que près de la moitié des personnes interviewées (45 %) a vécu une période de tristesse ou de perte d’intérêt d’au moins deux semaines au cours de sa vie, ce qui représente le symptôme principal de l’EDM. Si l’on prend en compte la présence de symptômes supplémentaires, 18 % des personnes interrogés ont déclaré avoir présenté un EDM au cours de leur vie, la moitié d’entre elles étant des épisodes sévères.
59 % des personnes ne souffrent que d’un seul épisode au cours de leur vie. Au cours des douze derniers mois précédents l’interview, 10 % des personnes interrogées a connu une période de tristesse ou de perte d’intérêt d’au moins quinze jours et 6,5 % ont déclaré ressentir cette émotion chaque jour. Parmi les personnes qui ont affirmé avoir souffert d’un EDM au cours des douze derniers mois, 91 % ont signalé ressentir une fatigue inexpliquée, 87 % des difficultés de concentration, et 77 % des troubles du sommeil. Enfin, près de la moitié (47 %) a indiqué que cet épisode perturbait beaucoup leurs activités.
Les femmes, deux fois plus concernées

Jeunes enfants, adolescents, adultes et personnes âgées, hommes ou femmes, la dépression touche tout le monde. Cependant, certaines personnes semblent plus sujettes à la dépression, notamment les femmes. Environ deux fois plus de femmes ont souffert d’un EDM ; une femme sur cinq connaîtra un épisode dépressif au cours de sa vie, et seulement un homme sur dix en sera atteint. Seuls 1,5 % des hommes cadres ont subi un EDM au cours de leur vie contre 10 % chez les femmes cadres.
Les données des différentes études épidémiologiques réalisées sur la population française s’accordent sur la prévalence des troubles dépressifs chez les femmes et sur le fait que l’avancée en âge est un facteur de protection (les moins touchées sont les personnes âgées de 55 à 74 ans). Pour des raisons organiques (maladies), la prévalence des troubles dépressifs repart à la hausse chez les octogénaires.
Dans l’échantillon étudié, l’âge moyen de survenue du premier épisode se situe autour de 30 ans, et pour plus d’une majorité, entre 19 et 38 ans. La fréquence de ces épisodes semble augmenter avec le temps jusqu’à 65 ans, âge à partir duquel la tendance s’inverse.
Source : Inpes / * Chan Chee C., Beck F., Sapinho D., Guilbert P (dir.), La dépression en France – Enquête Anadep 2005, Saint-Denis : INPES, coll. Études santé, 2009, 208 p.