Circuit du médicament: la Mutualité Française dénonce la « place exorbitante » des laboratoires

Dans un communiqué, la Mutualité Française, qui fédère la quasi-totalité des mutuelles santé en France, constate que le rapport de l’Inspection Générale des Affaires Sociales (IGAS) sur le Médiator®, rendu public samedi, souligne « l’ampleur et la succession des dysfonctionnements qui ont conduit à ce drame sanitaire inacceptable » et souhaite une reforme du système de pharmacovigilance « dans les plus bref délais ».
La Mutualité Française appelle ainsi « à la plus grande transparence et au débat public autour de cette réforme qui doit aller au delà de la seule pharmacovigilance pour concerner l’ensemble de la politique du médicament sans faire l’impasse sur l’influence directe ou indirecte des laboratoires ». Pour y contribuer, elle présentera prochainement des propositions en matière d’autorisation de mise sur le marché, de pharmacovigilance, d’évaluation des médicaments et sur la place des différents acteurs. La Mutualité Française rappelle que « le rapport bénéfice/risque pour évaluer les médicaments doit avoir comme priorité la santé des patients et non le profit des laboratoires ».
L’industrie  prend “une place exorbitante”
Elle considère également que « l’absence d‘investissements publics suffisants dans les domaines de la formation, de la recherche, du soutien aux publications…, permet à l’industrie pharmaceutique de prendre une place exorbitante qui aliène l’indépendance des prescripteurs ». Une situation qu’elle juge « d’autant plus inacceptable que c’est finalement la collectivité qui finance cette action des laboratoires à travers le prix du médicament ».
Enfin, concernant l’indemnisation légitime des patients, la Mutualité Française déclare qu’elle « ne comprendrait pas que la solidarité nationale intervienne en lieu et place du laboratoire Servier qui a bénéficié de l’utilisation indue du Médiator®. »
Source :  Mutualité Française