Algues vertes : comment prévenir les risques ?

Selon un rapport de l’Anses (Agence Nationale de Sécurité Sanitaire) publié vendredi dernier,  le ramassage et le traitement des algues vertes doivent être effectués aussi précocement que possible pour en prévenir les risques.
Chaque été depuis plus de 30 ans, des segments du littoral français sont touchés par des échouages massifs d’algues vertes. Ce phénomène, initialement limité, a pris de l’ampleur, et s’il touche les côtes du Cotentin ou encore des Charentes, la Bretagne est la région la plus touchée. Une fois échouées sur les plages, ces dépôts massifs d’algues entraînent des dégagements importants de gaz lors de leur putréfaction, notamment de sulfure d’hydrogène, qui peuvent être à l’origine de nuisances olfactives et de troubles sanitaires pour les promeneurs et les riverains des plages. Afin de remédier à cette situation, certaines plages font l’objet de ramassages, les algues étant ensuite traitées dans les terres. Ces différentes étapes exposent des travailleurs à ces gaz.
Pour tenter d’endiguer ce phénomène, le gouvernement a élaboré un plan de lutte contre les algues vertes en février 2010. C’est dans ce contexte que l’Agence a été saisie. Afin de fournir de premières recommandations pour les professionnels impliqués tout au long de la filière d’élimination de ces algues et du public, l’Anses avait rendu un premier avis en juillet 2010. Le rapport publié vendredi 8 juillet 2011 et l’avis qui l’accompagne viennent compléter ce travail et affinent les recommandations émises alors.
Trois axes de recommandations
En premier lieu, l’Anses rappelle l’importance des mesures préventives pour éviter la prolifération des algues vertes.
Lorsque la présence des algues sur les plages ne peut être évitée, l’Anses souligne que le ramassage, le transport et la prise en charge des algues dans les centres de traitement doivent se faire le plus rapidement possible afin d’éviter que les algues ne se putréfient et ne dégagent, ainsi, des gaz toxiques.
Les travaux menés conduisent ainsi à recommander un ramassage et une prise en charge des algues dans un délai ne dépassant pas les 48 heures après échouage.
L’Agence recommande de privilégier un ramassage mécanique et indique que le ramassage doit être réalisé dans des conditions limitant au maximum l’exposition du public. Le balisage des chantiers de ramassage est ainsi préconisé par l’Agence.
Pour certaines zones d’échouage inaccessibles pour le ramassage et constituant de fait des zones à risques, l’Agence recommande qu’une information soit mise à disposition des usagers, des promeneurs et des riverains des plages.
Concernant les professionnels impliqués dans le processus de ramassage-transporttraitement des algues vertes, quel que soit leur statut, y compris les personnels saisonniers, l’Anses recommande notamment le port d’un détecteur individuel portatif de sulfure d’hydrogène. L’Agence préconise également que ces personnels reçoivent une information et une formation adaptées et que leurs expositions soient consignées dans leur dossier médical.
Enfin, au cours de ce travail, l’expertise collective menée par l’Anses a été limitée par des connaissances encore lacunaires dans certains domaines. L’Agence recommande ainsi l’acquisition de connaissances complémentaires qui permettront notamment de mieux caractériser les émissions de gaz par les algues vertes et leur évolution au cours du temps, et de mieux appréhender les expositions et la toxicité des différentes substances émises.
Sources : Anses