Alcoolisme: des premiers résultats encourageants pour le Baclofène

Les résultats d’une étude préliminaire menée par les professeurs Philippe Jaury (université Paris-Descartes) et Renaud de Beaurepaire (centre hospitalier Paul-Giraud), ont montré l’efficacité du baclofène à de très fortes doses contre la dépendance à l’alcool. Cette étude, publiée dans la revue Alcohol and Alcoholism, ouvre la voie à un essai clinique pour évaluer l’utilisation de ce relaxant musculaire pour traiter l’alcoolisme.
Cette évaluation a été menée sur 132 gros consommateurs d’alcool. Après une année de traitement avec le baclofène, 80% des patients étaient devenus soit abstinents (78), soit consommateurs modérés (28). En incluant comme “échecs” les patients “perdus de vue”, pour qui l’évaluation complète n’a pas pu être possible, le taux de succès atteint 58 %. Bien au-dessus du taux de réussite moyen, estimé entre 20 et 25 %, au bout d’un an de traitement avec les principaux médicaments aujourd’hui utilisés : le naltrexone et l’acamprosate. Les effets secondaires les plus souvent observés avec les fortes doses de baclofène ont été la fatigue, la somnolence, l’insomnie, les vertiges et les troubles digestifs.
Un essai clinique comparatif contre placebo devrait démarrer en mai et se terminer fin 2013. Conduit par le Professeur Jaury, il mobilisera 60 médecins investigateurs et inclura 320 patients alcooliques suivis sur une année. Cet essai sera financé en grande partie par la Sécurité sociale (750.000 euros) et pour le reste “par un particulier, un mécène”, précise le Professeur, soit une somme totale de 1,2 million d’euros. Les doses de médicament seront augmentées très progressivement, dans la limite de 300 milligrammes par jour, avec l’objectif de supprimer “l’envie de boire”.
Source : Le Figaro et AFP