Touchers intimes sur patients endormis : un rapport aux conclusions "très préoccupantes"

La ministre de la Santé, Marisol Touraine, a annoncé le lancement d’une enquête afin de mettre un terme aux touchers vaginaux et rectaux sans consentement sur patients endormis à l’hôpital lors de la formation clinique des étudiants en médecine. Aujourd’hui, la consentement préalable du patient n’est recueilli que dans 67% à 80% des cas.
Marisol Touraine, ministre des Affaires sociales, de la Santé et des Droits des femmes, a reçu aujourd’hui le rapport de Jean-Pierre Vinel , Président de la Conférence des doyens des facultés de médecine. qui aborde en particulier, les conditions d’apprentissage de l’examen pelvien (vaginal et rectal) sur des patient(e)s endormi(e)s.
Cette enquête révèle notamment que lorsque l’examen pelvien est réalisé chez une personne sous anesthésie générale, le consentement préalable du patient n’est recueilli que dans 67% des cas pour les étudiants du diplôme de formation Pixabay / CC0 Public Domaingénérale en sciences médicales, et dans 80% pour les étudiants du diplôme de formation approfondie.
Malgré certains constats positifs (examens encadrés pour 100% des jeunes étudiants et pratiqués, de plus en plus, par simulation), Marisol Touraine a jugé ces résultats « très préoccupants » et rappelle que les actes concernés, totalement illégaux, exposent à des poursuites pénales.
Développer l’apprentissage par simulation
La ministre a annoncé trois mesures. Une mission d’inspection au sein des établissements de santé, confiée à l’Inspection générale des affaires sociales (IGAS) et à l’Inspection générale de l’administration de l’éducation nationale et de la recherche (IGAENR), va être lancée afin d’approfondir les résultats de l’enquête. De plus, une instruction va être envoyée aux directeurs des établissements de santé qui accueillent des professionnels de santé en formation pour leur rappeler leurs obligations légales, notamment en matière de droits des patients, et leur demander de veiller à leur complète application. Enfin la ministre souhaite développer l’apprentissage par simulation, déjà privilégié par de nombreux établissements, avec pour objectif d’équiper l’ensemble des Centres hospitaliers universitaires (CHU) d’un centre de simulation en santé d’ici 2017.