Tarifs des hôpitaux : des écarts "inacceptables" selon les établissements

Une enquête sur les tarifs des hôpitaux, publiée jeudi par 60 millions de consommateurs, révèle l’existence de très fortes inégalités entre les patients mais également entre les différents établissement publics. Gare parfois à la facture finale, notamment pour les patients les plus mal couverts.
Cette étude a été réalisée par l’Observatoire citoyen des restes à charge en santé, créé début 2013 par le Collectif interassociatif sur la santé (CISS), 60 Millions de consommateurs et la société Santéclair.
Ainsi, s’il possède une assurance complémentaire, un patient hospitalisé ne déboursera en moyenne que 26 € pour son séjour. Néanmoins,  l’Observatoire révèle des inégalités “préoccupante”s qui peuvent se concrétiser par plusieurs milliers d’euros de restes à charge pour les patients les plus mal couverts
Avant l’intervention de l’assurance complémentaire, le coût d’un séjour s’élève en moyenne à 511 €, selon l’étude réalisée à partir des données recueillies par les mutuelles de 240 000 personnes hospitalisées en 2012. Mais dans 24 % des cas, la facture dépasse ces 511€ ; dans 10 %, elle est supérieure à 1 300 € et même à 5 190 € pour 1 % des séjours. “Les patients mal couverts peuvent alors se retrouver avec des restes à charge de plusieurs milliers d’euros en fin de séjour”, souligne 60 millions de consommateurs.
De plus, les frais varient fortement d’un hôpital public à l’autre, même pour une prestation et une durée de séjour identiques. Le magazine rappelle ainsi que “chaque établissement fixe lui-même le montant déterminant la participation quotidienne de l’assuré aux soins, autrement appelé le « tarif journalier de prestations »”.
Par exemple, pour une même prestation en médecine générale, “le tarif journalier peut par exemple aller d’environ 500 € à 2 230 € pour des types d’établissements ayant des profils assez proches en termes d’activités”. Sont concernées autant les grosses structures, type centre universitaire hospitalier (CHU), que les petits hôpitaux.
Selon l’observatoire, ces tarifs “sont fixés après validation de l’Agence régionale de Santé et sur proposition presque discrétionnaire du directeur de l’établissement de santé, sans forcément de rapport avec le coût réel de production des soins”.  Il réclame aux pouvoirs publics que “soient facilement accessibles sur les sites internet des hôpitaux les principaux tarifs journaliers de prestation qu’ils pratiquent”. De même, il demande demande que “soit généralisée la forfaitisation du ticket modérateur sur tous les soins réalisés dans le cadre de séjours hospitaliers, à l’instar du forfait de 18 euros sur les actes lourds”.
Source : 60 Millions de consommateurs