Alzheimer : 1 malade sur 2 ne serait pas diagnostiqué

Selon une étude diffusée par Cap retraite, 1 personne sur 2 atteinte de la maladie d’Alzheimer ne serait pas diagnostiquée laissant près de 500 000 personnes privées de suivi médical et de prise en charge.
D’après les chercheurs de l’Inserm, la maladie d’Alzheimer concernerait 18 % des 75 ans et plus. Aujourd’hui en France, cela représente près d’1 million de personnes âgées.
Selon l’étude, ce sont les départements urbains du Nord, des Bouches du- Rhône et de Paris qui posséderaient les infrastructures de dépistage les plus efficaces, plus de 32 000 personnes étant diagnostiquées (soit 30 % des malades estimés). Au contraire, dans les zones rurales de la Creuse, des Deux-Sèvres ou du Gers, moins de 16 % des malades estimés seraient effectivement reconnus comme tels.
« L’importance du diagnostic demeure capitale car il ouvre l’accès à une prise en charge adaptée à cette maladie évolutive qui comprend 3 principaux stades : léger, modéré et sévère. », souligne l’organisme.
Une prise en charge à domicile encore faible
Fin 2013, 120 000 malades résidant à domicile ont pu être accompagnés par l’un des 3 dispositifs spécialisés de prise en charge que sont : les Equipes Spécialisées Alzheimer à domicile (ESAd), les accueils de jour, et les séjours temporaires en maison de retraite. Cependant, 80 % des malades estimés résidant à domicile n’ont pas encore été suivis, faute d’avoir été diagnostiqués ou d’avoir pu être orientés.
« Pour permettre à chacun d’entre eux de sortir de l’isolement, il faudrait renforcer considérablement chacun de ces dispositifs, en créant notamment 20 fois plus de places en ESAd et 10 fois plus de places en accueil de jour. », estime l’organisme
D’importantes disparités territoriales sont constatées. Les départements des grands centres urbains, comme la Seine-Saint-Denis, les Hauts-de-Seine et les Yvelines, qui diagnostiquent le mieux les malades, peinent à les accompagner à domicile. Et c’est le sud de la France qui présente l’offre de services spécialisés la plus conséquente pour les malades au stade léger et modéré résidant à domicile : le Vaucluse, les Pyrénées-Orientales, et le Gard en tête (plus de 6,5 places en ESAd pour 100 malades estimés).
Malades au stade modéré et sévère résidant en maison de retraite
Lorsque l’évolution de la maladie fragilise fortement la personne âgée, ou que l’épuisement de ses aidants ne permet nplus le maintien à domicile, une prise en charge complète en maison de retraite médicalisée (EHPAD – Etablissement d’Hébergement pour Personnes Agées Dépendantes) devient une nécessité.
Au stade modéré, les Pôles d’Activités et de Soins Adaptés (PASA) au sein des EHPAD proposent des activités thérapeutiques de jour à destination des malades. Ces exercices sont essentiels pour garantir un accompagnement adapté, ralentir l’évolution de la maladie, et équilibrer la cohabitation entre l’ensemble des résidents. A ce jour, les PASA sont présents dans 1 EHPAD sur 6. Il faudrait en créer plus de 6 300 pour systématiser ces pôles à l’ensemble des EHPAD en France.
Les départements les mieux pourvus sont le Vaucluse, les Alpesde-Haute-Provence et le Loiret (plus d’1 EHPAD sur 3 équipé) et ceux devant fournir le plus d’efforts sont Paris, l’Aude et le Val d’Oise (moins d’1 EHPAD sur 15 équipé).
Au stade sévère, les EHPAD proposent des places spécialement dédiées assurant une sécurité et une prise en charge renforcées parmi lesquelles figurent des places en Unités d’Hébergement Renforcées (UHR). Ce sont les Vosges, la Haute-Savoie et la Savoie qui assureraient l’offre de services la plus adaptée : plus de 50 places pour 100 malades estimés au stade sévère résidant en EHPAD (la moyenne nationale étant de 25 places). “Pour prendre en charge l’ensemble de ces malades estimés, il faudrait créer près de 133 000 places spécialisées.”, estime Cap retraite.
Source : Observatoire Cap Retraite 2015