Perchloréthylène dans les pressings : le point sur les mesures mises en œuvre

Le perchloréthylène est utilisé dans les pressings et les laveries automatiques disposant de machines à nettoyage à sec. Le ministère de l’Ecologie et le ministère du Travail, de l’Emploi et de la Santé mettent en œuvre, depuis 2008, un programme d’actions en vue de réduire son impact potentiel sur la santé.
En effet, en cas d’exposition fréquente et intense, le perchloréthylène [1] peut se révéler toxique pour les reins et le système nerveux, et provoquer des irritations des yeux et des voies respiratoires, ainsi que des vertiges et des nausées.
Plusieurs mesures sont d’ores et déjà mises en œuvre par les ministères concernés.
Des campagnes de contrôles des pressings sont diligentées depuis 2008 par l’inspection des installations classées, sous l’autorité du ministère de l’Ecologie. Les contrôles sont systématiques en cas de plaintes des riverains et débouchent, en cas de non conformité grave, sur des mesures pouvant aller jusqu’à la suspension des installations.
Le ministère de l’Ecologie a mis en consultation, fin 2011, un projet d’arrêté ministériel encadrant les installations de nettoyage à sec utilisant du perchloroéthylène. Ce document prévoit notamment dans sa version actuelle : •L’interdiction de toute nouvelle installation fonctionnant au perchloroéthylène située dans des locaux contigus à des habitations. •La suspension de l’activité des pressings si la valeur d’action rapide de 1250 µg/m3 recommandée par le Haut Conseil de santé publique est dépassée dans les appartements et locaux contigus aux pressings. •L’arrêt progressif des installations existantes fonctionnant au perchloroéthylène :◦au plus tard au 1er janvier 2018 pour les installations n’étant pas de marque NF, ◦au plus tard au 1er janvier 2022 pour les installations de marque NF, sauf à respecter certaines distances de rejet par rapport aux bâtiments voisins, [2] ◦en tout état de cause, interdiction d’exploiter une machine au perchloréthylène âgée de plus de 15 ans à partir de 2014.
Les ministères ont parallèlement chargé l’ANSES et l’INERIS de mener des travaux d’évaluation des risques potentiels associés aux produits utilisés en substitution du perchloréthylène.
Ce programme complète l’action du ministère chargé du travail. Les inspecteurs du travail vérifient en priorité les conditions de travail des salariés concernés et le respect des règles du code du travail. L’inspection régulière de ces installations a permis de diminuer de plus de la moitié la valeur limite d’exposition des travailleurs, suivant les recommandations de l’ANSES. Un projet de décret rend contraignante une nouvelle valeur limite 8 heures à 138 mg/m3. Son entrée en vigueur est prévue au 1er juillet 2012.
Le ministère du Travail, de l’Emploi et de la Santé définit actuellement un protocole de prise en charge médicale spécialisée des personnes exposées au perchloréthylène avec notamment la participation des centres de pathologie professionnelle et environnementale et de l’institut de veille sanitaire.
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[1] Il est classé par l’Union Européenne comme cancérogène suspecté de catégorie 3 (ce qui signifie que les effets sont possibles mais que les preuves sont insuffisantes pour conclure). Le CIRC le classe quant à lui comme un cancérigène probable (catégorie 2A).
[2] Il est classé par l’Union Européenne comme cancérogène suspecté de catégorie 3 (ce qui signifie que les effets sont possibles mais que les preuves sont insuffisantes pour conclure). Le CIRC le classe quant à lui comme un cancérigène probable (catégorie 2A).
Source/ visuel : ministère du Travail, de l’Emploi et de la Santé