Le smartphone : toxique pour les oreilles des enfants ?

Les experts de  l’Association Journée Nationale de l’Audition (JNA) tirent  la  sonnette  d’alarme  : le smartphone pourrait devenir toxique pour les oreilles de nos enfants. Trois raisons de s’inquiéter : la précocité de l’usage du téléphone portable, l’exposition intensive et l’utilisation du casque.
Aujourd’hui, l’entrée en 6ème est aujourd’hui très souvent marquée par l’acquisition d’un smartphone.  Selon Médiamétrie, l’âge moyen d’acquisition du 1er smartphone ne cesse de baisser. Il est aujourd’hui de 11 ans en France… mais de 7 ans aux Etats- Unis ! Or, plus un usage est précoce, plus le risque d’usage abusif et de dépendance augmente. Selon le professeur Jean-Luc Puel, président de l’association JNA, « le mode de consommation des smartphones questionne surtout au sein de la génération Z qui est née alors que ce matériel était déjà bien implanté au sein de la population.”
L’exposition intensive : dès 10 ans, le smartphone est un objet de communication quotidien. Ce doudou sert à écouter de la musique, regarder des vidéos, téléphoner à ses amis. A 12 ans, ils sont  30 % à déclarer écouter de la musique au moment du coucher, ils sont plus de 40 % à le faire deux ans plus tard. 1 jeune sur 3 écoute de la musique 2 à 3h par jour et 2 jeunes sur 3 de 1 à 2h par jour2. 1 jeune sur 2 a déjà ressenti une douleur dans l’oreille3.

La Journée Nationale de l’Audition se tiendra le 9 mars 2017 - visuel JNA
La Journée Nationale de l’Audition se tiendra le 9 mars 2017 – visuel JNA

Autre raison de s’inquiéter : l’utilisation du casque : Cette pratique incite tout d’abord à monter le son. Ensuite, le casque augmente la pression du bruit sur l’oreille interne. L’Organisation mondiale de la santé (OMS) recommande de limiter la durée d’écoute avec un casque audio à une heure par jour.Ce cocktail peut devenir explosif car notre système auditif n’est pas capable de supporter une telle sollicitation ni  dans sa durée ni dans son intensité. Il n’a pas opéré de mutation biologique pour s’adapter aux évolutions de nos pratiques sonores.
Résultat : des dégâts insidieux mais irréversibles (une fatigue auditive pouvant conduire à une perte d’audition précoce) mais aussi des traumatismes sonores (acouphènes, hyperacousie…). Sans compter les effets extra-auditifs sur le sommeil, le stress, l’hypertension, etc.
La Journée Nationale de l’Audition se tiendra le 9 mars 2017
Devant cette menace qui guette une grande partie de la population, le groupe d’Experts du Comité scientifique de la JNA lance, avec le concours de professionnels et de médecins, à l’occasion de la prochaine Journée Nationale de l’Audition du 9 mars 2017, une campagne nationale de dépistage de l’audition afin de dresser un état des lieux de la santé auditive des Français en 2017.
Ainsi du 6 au 11 mars, chacun pourra bénéficier d’un test de dépistage de son audition dans les services ORL des CHU-CHR participant à la campagne et chez la plupart des audioprothésistes.
* Enquête JNA-IPSOS 2012 – « Le capital auditif des jeunes est–il en danger ? » ; Enquête JNA-IPSOS 2015 – « Risques auditifs des jeunes : des clés pour agir »
Source : JNA