Le Canada investit 3,6 millions de dollars dans l'industrie de la chasse aux phoques

IFAW (Fonds international pour la protection des animaux) condamne dans un communiqué la décision du gouvernement canadien de renflouer à hauteur de 3,6 millions de dollars (2,7 millions d’euros) une société norvégienne dans le seul but d’amasser des peaux de phoques. Selon le groupe de défense des animaux, l’utilisation de l’argent des contribuables de Terre-Neuve pour maintenir en vie l’industrie de la chasse aux phoques constitue un gaspillage et une erreur grossière.
« Le fait que cette entreprise ne parvienne pas à se financer à partir des sources traditionnelles prouve clairement que la chasse aux phoques est un mauvais investissement. Les chiffres suffisent à montrer qu’il s’agit d’une industrie moribonde, sans avenir économique, et que son sauvetage par le gouvernement ne présente aucun intérêt financier », affirme Sheryl Fink, Directrice du programme Phoques d’IFAW. « Ces vingt dernières années, l’industrie de la chasse aux phoques a englouti des dizaines de millions de dollars, pour un résultat des plus médiocres. Elle se trouve à son niveau le plus critique depuis plusieurs années, elle n’a engendré qu’un million de dollars de recettes l’année dernière. »
Sheryl Fink met également en doute le bien-fondé du renflouement d’une société norvégienne avec l’argent du contribuable : « Il est intéressant de constater que le Ministre a choisi d’allouer des millions de dollars à l’entreprise norvégienne Carino au moment précis où la société canadienne NuTan Furs annonçait la fermeture de sa tannerie de peaux de phoques. »
La valeur au débarquement de la chasse aux phoques commerciale ces trois dernières années se monte à seulement 2,9 millions de dollars, et le nombre de chasseurs encore en activité diminue chaque année à mesure qu’ils s’orientent vers d’autres secteurs d’emploi. En 2011, il ne restait plus que 225 chasseurs.
Selon IFAW, ce renflouement à court-terme intervient alors que l’industrie de la chasse aux phoques a probablement déjà atteint un point de non-retour. Pas moins de 33 pays ont interdit le commerce de produits dérivés du phoque, dont les 27 États membres de l’Union européenne, la Russie qui représentait environ 90 % du marché de l’exportation de fourrures de phoques, et les États-Unis, le premier partenaire commercial du Canada. L’accord entre le Canada et la Chine visant à autoriser l’exportation d’aliments à base de phoque n’a toujours pas été ratifié, et il semblerait même que la Chine envisage d’interdire à son tour le commerce de produits issus du phoque.
Sheryl Fink conclut : « À l’heure où le gouvernement conservateur prêche à tous les étages la responsabilité budgétaire, on peut s’étonner qu’il s’obstine à dilapider les deniers publics pour sauver une industrie sans avenir. Le gouvernement devrait plutôt fournir aux chasseurs des opportunités de reconversion afin de les inciter à quitter cette activité et, ainsi mettre un terme définitif à la chasse aux phoques. »
Pour plus d’informations, visitez le site web : www.ifaw.org
Source : IFAW