Diabète et conduite : l’hypoglycémie, un risque sous-estimé

A l’occasion de la Journée Mondiale du Diabète, une enquête* réalisée par l’institut BVA pour l’association Prévention Routière (APR) et le laboratoire MSD France révèle que 1/4 des conducteurs diabétiques ont déjà ressenti un symptôme d’hypoglycémie au volant et que moins d’1 automobiliste diabétique sur 2 a été averti des risques que pouvaient avoir le diabète sur sa conduite.
Problèmes de santé et prise de certains médicaments peuvent altérer la conduite et augmenter le risque d’accident de la route. Selon les résultats du sondage, 3/4 des conducteurs diabétiques déclarent avoir déjà eu un symptôme de santé au volant, un taux supérieur à l’ensemble des automobilistes.
Parmi  les principaux troubles ressentis par les automobilistes diabétiques, la somnolence (pour plus de la moitié d’entre eux), des problèmes de vision (42%), des difficultés de concentration (39%), des tremblements ou engourdissements (23%), l’altération de l’appréciation des distances (22%), ou encore des palpitations (21%), des sueurs et une impression de froid (16%). Parmi ces symptômes, plusieurs sont ceux de l’hypoglycémie. En l’occurrence, 27% des conducteurs diabétiques déclarent avoir déjà ressenti les symptômes de l’hypoglycémie au volant.

Questionnés sur les pratiques de prévention permettant de limiter le risque d’accident, 60% des conducteurs diabétiques déclarent modifier leur conduite – en prenant avec eux une collation, en prévoyant des pauses pour s’alimenter, en testant leur glycémie avant de partir ou en évitant certaines heures pour conduire. Un constat encourageant mais à améliorer puisque les 40% restants déclarent ne pas modifier leur conduite en raison de leur CC0 Public Domain / Pixabaydiabète. La plupart des automobilistes diabétiques déclarent prendre leurs médicaments comme d’habitude lorsqu’ils ont prévu de faire un trajet en voiture, un fait qui montre que le danger que représentent les problèmes de santé et la prise de certains médicaments est parfois mésestimé par les conducteurs diabétiques.
Le médecin traitant est le principal relais d’information
Plus préoccupant, il ressort de l’enquête que moins d’1 automobiliste diabétique sur 2 a été averti des risques que pouvaient avoir le diabète sur sa conduite, le médecin étant de loin le professionnel de santé le plus impliqué dans cette sensibilisation puisque plus d’un 1/3 des conducteurs diabétiques ont été avertis des dangers de leur maladie par un médecin. Par ailleurs, 42 % des automobilistes diabétiques s’estiment mal informés sur les risques entraînés par une prise de médicaments sur leur conduite et 3 sur 4 ne connaissent pas la réglementation relative à l’aptitude à la conduite, ces constats traduisant une attente d’information importante.
Dans ce contexte, le médecin de famille apparaît comme le référent naturel puisqu’en cas de problème de santé, 66% des conducteurs diabétiques lui demanderaient conseil en priorité, largement devant le médecin spécialiste, auquel seuls 20% des automobilistes diabétiques interrogés s’adresseraient.
*Enquête online réalisée par BVA du 29 mai au 8 juin 2015 auprès d’un échantillon représentatif de 1 000 automobilistes âgés de 18 ans et plus parmi lesquels 36 se sont déclarés diabétiques, ainsi qu’un échantillon de 200 conducteurs atteints d’un diabète de type 2, soit au total 236 automobilistes ayant un diabète de type 2.