Comment prendre soin de sa voix ?

Une personne sur trois environ fait un usage intensif de sa voix pour exercer son métier toutes catégories professionnelles confondues. A l’occasion de la journée mondiale de la voix, le mercredi 16 avril, la MGEN fait le point sur la voix et les risques de santé qui lui sont liés.
Même s’ils sont trop souvent négligés, ces risques sont réels. Par exemple, au cours de sa carrière, un enseignant sur deux souffre d’un trouble vocal. Acteurs, guides touristiques, opérateurs de centres d’appels ou commissaires-priseurs, des millions de professionnels sont également concernés par les risques de santé liés à l’utilisation de la voix.
Selon une étude américaine, les troubles de la voix affectent 4% des 20-29 ans et 8% des 50-59 ans (Roy,2004). Certains pays européens comme la Grande-Bretagne, la Finlande et la Pologne, mais pas la France, les reconnaissent comme des maladies professionnelles. Il est donc indispensable de connaître sa voix pour bien la protéger/
Comment préserver sa voix
Laryngite, enrouement, difficulté à être entendu, difficulté à parler fort, voix se fatiguant facilement, ou encore voix que se casse, aphonie… On n’y prête guère attention mais les affections de la voix sont fréquentes et elles sont à prendre au sérieux.
Les divers organes mobilisés pour fabriquer le son peuvent connaître des dysfonctionnements synonymes de gêne, de douleur passagère voire de trouble plus persistant. Une altération de la fonction vocale, ou dysphonie, si elle se prolonge, peut entraîner des lésions qu’il faut alors soigner sans délai. Les érythèmes et oedèmes par exemple, que l’on désigne communément sous le nom de « laryngite » peuvent être à l’origine d’une extinction de voix totale.
Le plus souvent un peu de repos suffit et tout rentre dans l’ordre, mais, parfois, une rééducation auprès d’un orthophoniste s’impose. Certaines lésions peuvent nécessiter une intervention chirurgicale.
Les origines des troubles sont plus souvent fonctionnelles qu’infectieuses : les organes de la voix fatiguent et s’abîment quand nous les sollicitons trop… ou mal.
Les organes de la voix, comme le reste du corps humain, fonctionnent d’autant mieux que notre hygiène de vie est bonne : une alimentation variée mais pas trop épicée, une hydratation suffisante, un bon sommeil. Les incidences du tabac, de l’alcool et de la pollution ne sont plus à démontrer.
Il faut surtout ne pas « maltraiter » sa voix. Parler fort ne signifie pas obligatoirement forcer sur sa voix : avec un orthophoniste, mais aussi avec un professeur de chant, on peut apprendre à bien poser sa voix, respirer, adopter une posture convenable. La voix s’entraîne pour en accroître la résistance, l’efficacité et la performance.
La voix, comment ça marche ?
Poumons, larynx, cordes vocales et cavité de résonance sont les acteurs de notre voix. Ensemble, ils nous permettent de produire un son. Les poumons envoient de l’air vers le larynx, la pression de cet air fait vibrer les cordes vocales qui produisent un son. Pour devenir du langage articulé, ce son devra être amplifié et transformé par les cavités de résonance (bouche, fosses nasales, pharynx).
 Il existe de réelles différences entre les hommes et les femmes, et d’un individu à l’autre. Quand le niveau sonore ambiant est élevé, comme dans une classe, tout le monde ne peut pas autant « donner de la voix ». Parler plus fort sans décoller vers les aigus peut être difficile. Or les sons aigus mal contrôlés et trop souvent répétés peuvent entraîner de la fatigue vocale, de l’irritation et des lésions. En conséquence, les affections de la voix touchent 4 fois plus de femmes que d’hommes.
Des ateliers de prévention
En 2001, la MGEN, en tant que mutuelle professionnelle, organise des conférences et ateliers sur ce sujet. En 2013, 61 projets ont été conduits, animés par des médecins (phoniatres, ORL), des orthophonistes, des comédiens et des professeurs en éducation musicale. Ils ont bénéficié à plus de 2000 enseignants.
Le bilan est éloquent : après avoir participé à un atelier, 90 % des enseignants se sentent armés pour se prémunir des pathologies et 95 % jugent qu’une formation sur la voix est nécessaire dans la formation professionnelle (étude MGEN auprès de 818 enseignants, 2013). En 2000, une étude d’une orthophoniste montrait que 58 % des enseignants formés constataient une amélioration de leur voix et pour 84 % de ceux-là, l’amélioration restait stable.
Source : MGEN