Bisphénol A : quels sont les risques ?

L’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses) vient de publier les résultats de l’évaluation des risques sanitaires associés au bisphénol A. Les conclusions montrent un risque potentiel pour l’enfant à naître des femmes enceintes exposées. 
Ces effets identifiés portent sur une modification de la structure de la glande mammaire chez l’enfant à naître qui pourrait favoriser un développement tumoral ultérieur.
La mise en évidence de ces risques potentiels est néanmoins associée à un niveau de confiance qualifié de « modéré » par les experts au regard de l’état actuel des connaissances et des incertitudes
L’évaluation a également conduit à identifier d’autres situations d’exposition liées à la manipulation de papiers thermiques (tickets de caisse, reçus de cartes bancaires, …), en particulier dans un cadre professionnel.

Dans quels objets trouve-t-on le bisphénol A ?

Le bisphénol A (BPA) est un produit chimique utilisé couramment pour la fabrication industrielle de plastiques. Ces matériaux sont largement utilisés dans des produits de consommation courants comme les récipients pour l’eau et la nourriture. Ils rentrent notamment dans la composition de nombreux matériaux contenant des aliments, tels que les produits de consommation en polycarbonate (biberons, vaisselle, récipients destinés au four micro-ondes et boîtes pour la conservation des aliments) ou les emballages avec un film protecteur ou un revêtement époxy-phénolique (cannettes, boîtes de conserve et couvercles métalliques).

Vers une démarche de substitution

Delphine Batho, la ministre de l’Écologie, du Développement durable et de l’Énergie a annoncé mardi qu’elle proposera dès les prochains mois à la Commission européenne l’interdiction du bisphénol A dans les tickets thermiques.
« Dès à présent, et sans attendre l’entrée en vigueur de la mesure, il est indispensable que les industriels s’engagent dans une démarche de substitution de cette substance, en portant une grande attention à l’innocuité des substituts auxquels ils auront recours », a déclaré également la ministre. Le rapport de l’Anses souligne en effet les incertitudes et manques de données sur les substituts du bisphénol A que l’agence a examinés.