Associer les parents au développement neurosensoriel du très jeune enfant

Des troubles des fonctions neurocognitives aux dysphasies, des agnosies visuelles et auditives aux déficiences spatio-temporelles (DVS), il existe aujourd’hui un corpus de connaissances nouvelles. Parmi les évolutions les plus importantes : la reconnaissance de la parole et de l’expérience des familles.
Le 33ème congrès national de la FISAF -Fédération nationale pour l’Insertion des Personnes Sourdes et des Personnes Aveugles en France -se déroulera à Toulouse les 17, 18 et 19 novembre 2010 et sera consacré au développement de la fonction neurosensorielle du très jeune enfant de moins de 6 ans.
Le Dr Alain BEUCHER, membre de son conseil scientifique la FISAF a répondu aux questions de RESEAU CHU :

Le niveau d’implication des parents a-t-il évolué ces dernières années ?

Dr Alain BEUCHER : Certaines équipes commencent à tenir compte de l’avis des parents mais il y a encore beaucoup de « chemin » à parcourir ? Lors du congrès de la Fisaf, nous allons souligner l’importance pour les médecins et les soignants d’ « écouter » les parents et tout particulièrement les mères. Nous souhaitons aussi convaincre les équipes de l’intérêt d’impliquer les parents dans l’évaluation du développement sensoriel de leur bébé et de leur jeune enfant à l’aide d’ « échelles » et de tests et dans leur développement global. En effet, les parents qui vivent quotidiennement avec leur enfant ont soif de comprendre, d’être aidé et soutenu ?
Déjà, la grande majorité des équipes d’Unités d’Implants Cochléaires (qui sont, essentiellement, au sein des CHU) associent largement les parents à cette intervention réalisée de plus en plus tôt.
Quelles sont les innovations menées par les équipes hospitalo-universitaires ?
Dr Alain BEUCHER
: Le dépistage précoce de la normalité des compétences sensorielles des bébés et des très jeunes enfants – en particulier chez les bébés à risques du fait de leur prématurité, de leur pathologie familiale, anténatale, périnatale ?- se développe et a pour corollaire le diagnostic précoce de ces déficiences. Le dépistage néonatal de la surdité en est un exemple ? Le développement des connaissances des troubles centraux de la fonction visuelle et de la fonction auditive est capital pour comprendre pourquoi un bébé, un très jeune enfant, un enfant plus grand va se comporter comme un malvoyant ou un malentendant alors que les réponses aux tests subjectifs et objectifs ne mettent en évidence ni déficience visuelle ou auditive.

La matinée du jeudi sera consacrée à l’étude de ces troubles neurocognitifs et de leur répercussion sur le développement avec bien souvent une expression plus cognitive ou comportementale que sensorielle.
> Consultez le Programme du 33ème congrès de la Fisaf (PDF)
Source : www.reseau-chu.org